Conflit entre les transporteurs privés et les usagers

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Routes barrées, bus à l’arrêt, c’est ce qui a caractérisé la journée d’hier, prélude d’un bras de fer entre les transporteurs privés et les voyageurs, particulièrement ceux de la côte Est de la wilaya.

Hier, dès les premières heures de la matinée, les citoyens ont fermé à la circulation l’ex-RN 9 à Lota, l’actuelle route nationale n° 9, à proximité du lieu dit Tamanakht à Souk El Tenine, carrefour reliant, sans transiter par le centre- ville, la RN 9 ( menant à Sétif) à la RN 43 (menant à Jijel) créant un énorme embouteillage d’un côté comme de l’autre de la RN 9 et à Meghra dans la commune de Boukhelifa mais pour quelques heures seulement au niveau de ce deuxième barrage, ceci pour protester contre l’augmentation du prix du billet de bus décidée unilatéralement par les transporteurs privés depuis quelques semaines.

Du côté de la vallée de la Soummam, pour les mêmes motifs, ce sont les citoyens d’Ath Djellil qui ont fait de même au niveau du chemin de wilaya 22 au lieudit Merdj Oufella.

De leur côté les transporteurs de la côté Est de la wilaya, se sentant menacés par les citoyens furieux qui ont fermé la route, ont tous arrêté de travailler dès le constat de fermeture de la RN 9 pour observer une journée de grève paralysant ainsi la desserte entre Draa El Caïd, Kherrata, Taskriout, Darguina, Melbou, Souk El Tenine, Aokas, Tichy et Béjaia. Si d’un côté le blocage des routes a causé des désagréments à Souk El Tenine, aux automobilistes venant des localités de l’Est, la grève des transporteurs a fait de même pour les usagers des communes d’Aokas, Melbou et Tichy qui voulaient rallier Béjaia pour y travailler ou y étudier, forçant particulièrement les étudiants à faire les différents tronçons séparant ce trajet par microbus ou en auto-stop faisant des escales à chaque fois et parcourant parfois plusieurs centaines de mètres pour ne pas dire quelques kilomètres à pied.

C’est un véritable malaise qui se ressent de plus en plus dans le secteur des transports dans la région notamment suite aux augmentations anarchiques de la tarification de la billetterie décidées par certains et non appliquées par d’autres créant un véritable quiproquo entre les transporteurs eux-mêmes dont certains auraient préféré une augmentation de cinq dinars pour le cas par exemple du trajet Aokas-Béjaia alors que d’autres auraient menacé de garder les anciens prix si le consensus n’est pas pour dix dinars d’augmentation.

Les syndicalistes de leur côté disent approuver cette augmentation tout en rappelant que les prix sont libres pour tout trajet supérieur à une trentaine de kilomètres et soumis à une autorisation ministérielle pour ceux dont la distance est inférieure à 30 kilomètres, ce qui est le cas pour les distances d’Aokas, Tichy et Boukhelifa jusqu’à Béjaia. Alors pourquoi l’augmentation les a-t-elle touchées ? Cette décision d’augmenter les prix des tickets de bus a été prise en premier, il y a près d’un mois de cela, par les transporteurs des localités de Bordj Mira et Ait Smail laquelle avait fait réagir les citoyens qui avaient fermé la route à la circulation mais sans que cela ne fasse revenir les transporteurs sur leur décision et ceci ouvrit la voie aux autres transporteurs des autres communes lesquels n’ont pas hésité à tour de rôle, d’augmenter les prix des places, créant au début une véritable anarchie incitant certains usagers à opter pour les transporteurs qui n’avaient pas encore augmenté leurs prix comme par exemple le cas des aokassiens qui préféraient prendre le bus de Souk El Tenine, transitant par le littoral d’Aokas, à 25 dinars la place plutôt que celui d’Aokas à 35 dinars.

Maintenant que pratiquement tous les transporteurs se sont entendus sur cette augmentation et que les usagers décident de couper les routes pour s’y opposer, que décideront les services étatiques pour éviter un bras de fer entre les uns et les autres ? Retour aux anciens prix ou fera-t-on appel aux bus de l’ETUB pour renforcer les lignes extra-urbaines ?

A. Gana

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