La tournée qu’on a effectué mardi dernier, jour de marché hebdomadaire, nous donnera le tournis à cause d’un emballement sans précédent des prix de tous les produits qui sont exposés au niveau de ce souk grouillant de monde, dont les stands débordent de marchandises au point où les gestionnaires éprouvent d’énormes difficultés à y mettre de l’ordre et à canaliser l’impressionnant flux des clients. Il reste, cependant, que pour ces mêmes gestionnaires, le volet des prix instables qui s’y pratiquent leur échappe totalement, pour ne pas dire qu’ils n’ont aucun droit de regard sur ce créneau. A commencer par les fruits et légumes dont nous nous contenterons de ne citer que ceux de large consommation, tel que la pomme de terre qui s’affiche à 50 dinars, l’haricot vert à 100 dinars, la tomate à 60 dinars, le piment vert à 100 dinars. Quant aux fruits, c’est des hausses vertigineuses, avec la banane à 160 dinars, le raisin et les poires à 140 dinars, la pastèque et le melon entre 30 et 35 dinars le kg. Les citoyens font des va et viens devant ces étals, mais les couffins restent vides. L’habillement n’a pas échappé à ce mouvement de prix avec des pantalons affichés à 2000 dinars et des chaussures entre 1500 et 2000 dinars, jusqu’à celles d’occasion qui sont proposées entre 800 et 1200 dinars et que les vendeurs qualifient de « marca » bien qu’elles soient toutes rapiécées. Toujours est-il que si au niveau des étals ça chauffe, au niveau des espaces à bestiaux, ça flambe carrément, avec l’agneau d’une année à 20.000 dinars, le bélier entre 35 et 40.000 dinars, la brebis pleine à 25.000 dinars. Bien entendu, dans ce créneau, c’est le gabarit et le poids qui décident du prix de la bête après s’être aligné sur le cours du marché. Ce qui est frappant et heurte toute logique dans cette histoire de hausse des prix, c’est le fait de constater que l’offre est nettement supérieure à la demande, un fait qui n’a produit aucune incidence sur cette ascension vertigineuse qui ne donnent aucun signe d’essoufflement, bien au contraire, aux niveau du marché à bestiaux, les prix continueront à grimper jusqu’à la dernière semaine qui précède l’Aïd El Adha, où les maquignons s’adonneront à ce qui peut être qualifié de « soldes », sachant qu’après cette fête cette filière connaîtra un ralentissement des vente, ce qui entraînerait automatiquement une chute assez sensible des prix. C’est cette période d’après l’Aïd que guettent les connaisseurs qui veulent se lancer dans l’élevage ovin, pour faire le plein en raflant le maximum de têtes à des prix raisonnables.
O. S.