L’écriture romanesque dans le parcours de Taos Amrouche a été au centre d’une conférence animée par Djouher Amhis, mercredi à la bibliothèque du Palais de la culture, sous le thème « Taos Amrouche, la romancière ». Professeur de langue française et chercheur dans le patrimoine et la littérature, Mme Amhis a préféré présenter un portrait de la personnalité quasi-mythique de Taos, à travers la projection d’un film documentaire réalisé par la fille de l’écrivaine et de la chanteuse à la voix mélodieuse. Empreint de nostalgie, le documentaire met en évidence la personnalité remarquable, et à la fois énigmatique, de Taos Amrouche qui était, selon les nombreux témoignages, en permanente quête d’une patrie qui demeura, en dépit de l’exil, gravée à jamais dans son cœur. Taos a consacré une grande partie de sa vie à la transmission de la chanson chaouie et kabyle, héritée de sa mère, Fathma Ath Mansour, aux générations montantes. « Taos a tenu à faire connaître la musique kabyle, qui fait partie de notre patrimoine authentique », a indiqué Mme Amhis, mettant en exergue le point commun entre la grand mère « Aïni », la mère « Fatma » et la fille « Taos », à savoir l’exil dont elles ont toutes trois souffert. « Outre la mission de faire découvrir ce patrimoine à travers le monde, Taos, qui s’est produite en France, au Maroc et en Espagne, a trouvé en l’écriture un moyen d’émancipation », a-t-elle ajouté. Dans ses quatre romans, elle évoque sa vie au sein d’une famille qui se distinguait de par ses tenues vestimentaires et ses traditions. « Toutefois, Taos n’a jamais tenté de s’intégrer dans son milieu (les évènements remontent à l’ère coloniale), veillant à être toujours naturelle et se singularisant par ses chansons et sa tenue vestimentaire ».
Dans ses deux premiers écrits, la romancière évoque sa famille, son enfance et son pays natal, a indiqué Mme Amhis, relevant que Taos a fait preuve de beaucoup de maturité dans ses deux romans, « L’amant imaginaire » et « Solitude, ma mère ». Taos Marie Louise Amrouche est née en 1913, à Tunis où elle vivait avec sa famille. En 1940, elle rencontre, à Madrid, le peintre André Bourdil qu’elle épousa en 1942.

