Quarante six ans se sont écoulés déjà depuis la mort du chanteur kabyle H’sissen, Larbi Ahcène de son vrai nom. En mémoire de cet illustre artiste de la chanson chaâbie une association de village de Tizi Ameur a été créée à l’initiative d’un groupe de jeunes pour surtout, perpétuer le travail du chantre. Il s’agit bien évidemment d’Anadhi. Cette structure n’a cessé depuis sa création d’occuper le devant de la scène à l’échelle locale, notamment et ce grâce à la volonté inflexible et l’abnégation dont font preuve les jeunes qui constituent l’association. Cette année aussi et pour ne pas déroger à la tradition, l’association Anadhi compte ratisser large à l’occasion du 46e anniversaire de la disparition du chantre H’sissen. Ainsi donc, d’ores et déjà, les préparatifs d’un hommage évocateur battent leur plein. Son programme, aussi riche que varié, a été élaboré pour marquer l’événement d’une manière grandiose. Selon M. Ramdane Asmani, président d’Anadhi, tous les jeunes du village sont mobilisés comme un seul homme afin d’essayer, chacun à sa manière, d’apporter sa contribution à l’organisation. Au menu de cet hommage, figurent de nombreuses activités. En outre, une exposition sera organisée au siège de l’association. A travers cette manifestation, les initiateurs veulent relater le parcours et l’œuvre de cet artiste méconnu malheureusement par la génération montante. Cela dit, cette commémoration permettra, à coup sûr, à bon nombre de citoyens, les moins jeunes particulièremnt, de découvrir le travail de l’auteur de la célèbre chanson Atir El Qafs, savamment et fièrement reprise par des chanteurs à la notoriété établie à l’échelle nationale.Par ailleurs, il n’est pas vain de rappeler que H’sissen, originaire du village de Tizi-Ameur (Tizi Ouzou), est né le 8 décembre 1929, à La Casbah d’Alger. Il est issu d’une famille modeste. Ses parents, pauvreté oblige, ont dû, durant les années 1940, vendre leur terre au niveau du village pour subvenir à leurs besoins. C’est ainsi que, dès son jeune âge, H’sissen commença à se procurer de l’argent par-ci, par-là, vendant des journaux dans les ruelles d’Alger tôt la matinée avant de se rendre à l’école qu’il fréquenta jusqu’à l’obtention de son certificat d’études (CEP). A 8 ans, H’sissen commença à s’initier à l’art qui l’a, en un temps relativement court, propulsé pour devenir l’un des cheikhs notoires de la musique chaâbie. Il avait comme idole et “conseiller” le cheikh Missoum, l’un des piliers de la chanson patriotique. Enfin, après une courte carrière, H’sissen s’éteint, en 1959, à l’âge de 30 ans, des suites d’une longue maladie qui l’avait cloué au lit, à l’hôpital Sadikia en Tunisie. Il a été inhumé au cimetière El Djellaz aux côtés de la chanteuse oranaise Hadjira Bali.
A. Hafid
