Les travailleurs de la laiterie de Draâ Ben Khedda en grève illimitée

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Les travailleurs de la laiterie de Draâ Ben Khedda, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, ont enclenché hier, une grève illimitée afin d’exiger le retour de l’Etat dans la gestion de l’entreprise.

La crise du lait risque de faire son retour dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Et pour cause, l’entreprise, qui couvre plus de la moitié de la wilaya en la matière, risque d’être paralysée pour une période indéterminée. Il s’agit de la laiterie de Draâ Ben Khedda dont les travailleurs ont entamé hier, un débrayage d’une durée illimitée. Ce mouvement de protestation a été décidé afin de réclamer, « haut et fort », que l’Etat reprenne la gestion des affaires de l’entreprise. Une entreprise qui a été faut-il le signaler, privatisée il y a environ trois années.

« Aucune amélioration, ni dans les conditions de travail, ni dans la situation socioprofessionnelle des travailleurs,rien n’a été enregistré depuis sa privatisation », nous déclara un des travailleurs. « Nous voulons le départ de ce privé », clama un autre. Plusieurs griefs ont été retenus contre le gérant de cette entreprise auquel on reproche la mauvaise gestion. « Il n’a rien apporté de nouveau, au contraire, l’entreprise va de mal en pis. La qualité du produit ne fait plus l’unanimité au sein de la clientèle et l’entreprise perd de plus en plus de son aura ». En fait, les travailleurs s’inquiètent, disent-ils, pour leur avenir et celui de leur société. Pour eux, la situation ne peut plus continuer comme ça. « On en a assez, il faut que cette situation cesse », grogne un autre travailleur. Des salariés qui sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur mouvement. Hier, au premier jour de leur grève, ils se sont rassemblés devant l’entrée de l’entreprise, avant d’improviser une marche dans l’enceinte même de l’unité où ils ont crié à tue- tête leurs revendications qu’on peut résumer en un seul point, à savoir le retour de l’Etat dans la gestion de la société. « Halte au bradage », « crever que renoncer », « dégage », tels sont, entre autres, les slogans accrochés devant le portail de l’entreprise. Ce mouvement de grève semble bien parti pour durer, puisque aucune solution ne se profile à l’horizon, du moins jusqu’à la fin de la journée d’hier. Il va sans dire que cette grève aura des répercussions sur le quotidien de la population locale. Ses conséquences commenceront à se faire sentir dés aujourd’hui, et ce, à travers la pénurie du lait qui risque de s’installer à travers la wilaya de Tizi-Ouzou. Cela d’autant que cette entreprise alimente une grande partie du marché en la matière. C’est dire qu’une sortie de crise s’impose dans les plus brefs délais pour cette entreprise. Les services concernés doivent absolument se pencher sur le sujet et empêcher, ainsi, le pourrissement au sein cette unité et éviter, du coup, une situation néfaste pour la population locale, laquelle, il faut le dire, en a assez des pénuries qui ont de tous temps secoué la wilaya. La crise du lait, survenue la veille du mois de carême suite au débrayage des distributeurs de ce produit qui s’approvisionnent au niveau de cette même entreprise, est encore vivace dans les esprits.

Ce débrayage n’a pourtant duré qu’une semaine à peine, mais ses conséquences ont été grandement ressenties. Que dire, alors, si cette grève perdurait ?

M.O.B

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