Illithen, un village enclavé

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C’est un village de haute montagne, à quelques encablures du col de Tizi N’Kouilal dont il partage les affres d’un climat extrêmement rude, probablement l’un des plus rudes à l’échelle nationale en raison de son altitude qui est de l’ordre de 1900m. D’entrée, c’est la route tortueuse de 3 km, qui relie ce village à la RN 30, bien que récemment revêtue en bitume bitumineux (BB), qui affiche déjà un début de dégradation à cause des fossés qui sont dans un piteux état n’ayant bénéficié d’aucune opération d’entretien ou de nettoyage. A l’entrée du village, un espace qui faisait office d’arrêt de bus offre un décor d’abandon après que les abris bus ne soient détruits. C’est au niveau de cet espace que se regroupent des dizaines d’écoliers, exposés, en compagnie des travailleurs et des voyageurs, aux aléas du climat, attendant les fourgons de transports, qui se font désirer durant des heures. Les écoliers, collégiens et lycéens d’Illithen sont reconnaissables durant cette saison froide à leurs visages violacés et aux gerçures des lèvres et des doigts. De plus, nous apprenons que sur le site il n’y a, en tout et pour tout, que 8 lampadaires éparses qui fonctionnent, le reste des candélabres, dont certains pendent lamentablement, ne sont pas fonctionnels depuis plusieurs années, rendant tout déplacement à l’intérieur du village dangereux, avec des ruelles en partie raides et parsemées de rochers et de talus. L’on nous apprend que les tempêtes, souvent violentes, sont terrifiantes durant les nuits, du fait de l’obscurité opaque, et de nombreux dangers guettent les villageois, tel les éboulements, les inondations et le débordement du ruisseau qui traverse ce village de haut en bas. Sur la partie inférieur d’Illithen, nous avons constaté de visu que les dernières maisons sont au bord d’un précipice de 30 m qui se rapproche dangereusement à cause de la violence des crues du ruisseaux, qui creuse à sa base le réseau principal d’assainissement, réalisé à fleurs de ce précipice qui commence à être dénudé et dont un regard qui a une partie de sa base dans le vide laisse apparaître une avarie d’où s’échappent des jets d’eaux usées qui contribuent à l’érosion rapide de ce talus. Citons, enfin, un dernier point noir qui mérite que l’on se penche rapidement sur son cas et qui n’est autre que les amoncellements d’ordures ménagers qui ceinturent ce village et qui continuent à s’accumuler, prenant des formes énormes en fil du temps et n’ayant jamais été pris en charge. Pour la plupart des maisons, étant éloignées de la seule route aménagée, l’unique solution pour l’évacuation des déchets ménagers à travers les ruelles étroites est incontestablement l’utilisation de bêtes de somme comme cela se fait au niveau de la casbah à Alger. Notons, pour conclure, que le village Illithen est dans le besoin urgent d’un véritable « plan de sauvetage » et la plupart de ces points noirs évoqués ne peuvent patienter plus que ça et que leur prise en charge doit se faire avant que l’hiver ne s’installe avec la neige qui recouvre cette région durant cette saison ce qui rend difficile, sinon impossible, toute activité ou travaux.

Oulaid Soualah

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