Les habitants de Semaoune bloquent… la voie ferrée

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Le mouvement de protestation contre l’augmentation du prix du ticket de bus, décidée « unilatéralement » par une partie des transporteurs de la wilaya de Béjaia ne veut visiblement pas s’estomper, il prend en revanche de plus en plus d’ampleur.

Dans la matinée d’hier, ce sont des citoyens de la commune de Semaoune qui sont venus se joindre à ce mouvement de protestation en bloquant simultanément la route menant vers leur localité ainsi que la voie ferrée reliant Béjaia à Alger, cela pour se plaindre de l’augmentation qui a touché les bus assurant la ligne Béjaia-Semaoune.

Le recours au blocage de la voie ferrée pour protester est une première dans la wilaya de Béjaia. A en croire un voyageur qui a pris le train à la gare de Béjaia vers six heures du matin pour se rendre à Akbou, l’autorail a dû rebrousser chemin en arrivant à la gare d’El kseur, lieu où les citoyens ont choisi de bloquer les rails. Ils étaient près d’une cinquantaine de personnes, majoritairement jeunes, à avoir obstrué le passage à l’aide de troncs d’arbres et d’objets divers. Le train provenant de la gare de Béni Mansour a été également sommé de retourner à sa gare de provenance.

Ce mouvement de protestation a eu effet boule de neige à Béjaia, il se propage de localité en localité à mesure où l’augmentation du prix du ticket de bus se propage, elle aussi, de ligne en ligne.

La semaine passée, rappelons-le, ce sont des citoyens de plusieurs localités de la côte-est de la wilaya de Béjaia qui ont procédé pendant trois jours consécutifs à la fermeture de la RN 9, projetant ainsi par leur action d’ amener les transporteurs qui assurent la desserte entre le Béjaia-ville et leur région à revenir sur leur décision d’augmenter de 10 DA le prix du ticket de bus. Pour les mêmes raisons, des citoyens du village Irza, relevant de la commune d’Oued Ghir ont procédé le vendredi à la fermeture de RN 12 au pour de demander pour la énième fois l’annulation de la nouvelle tarification du ticket de bus, « imposée » par les transporteurs « sans l’aval » des autorités concernées.

Ce genre d’actions de rue très récurrent ces derniers temps à Béjaia, n’est pas sans conséquence sur l’activité économique de la région, en particulier sur l’activité portuaire comme a tenu à le signaler l’un des responsables du port de Béjaia qui s’est exprimé sur le sujet sur les ondes de la radio Soummam. L’incidence financière est, en effet, très considérable contrairement à ce qu’on pourrait imaginer. Elle est estimée, précise la même source, à plus de deux millions de DA pour chaque heure de blocage de route. Un déficit qui pourrait remettre en cause la deuxième place qu’occupe actuellement le port de Béjaia en matière de rentes et de dynamisme économique, dira le responsable.

Près de 800 poids lourds transitent chaque jour par le port pour évacuer, blé fer, bois et autres. Le blocage des routes empêche l’accès de ces camions au port dans les temps, ce qui par conséquent, induit un déficit dans l’évacuation des marchandises qui restent entassées sur le quai.

M.K.H

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