« Je les ai vus traverser la route en groupe », nous a dit un automobiliste empruntant la RN68 entre Draâ El Mizan et Tizi-Gheniff, plus précisément à Boufhaima.
Notre interlocuteur nous parle d’un groupe de singes. Ces bêtes sauvages arrivent jusqu’aux portes des maisons dans de nombreux villages de la région. Ils ont été vus à Tazrout, à Boufhaima, à Hennia et dans bien d’autres localités de tout le versant sud de la wilaya. A ce sujet, les discussions vont bon train. « Je crois qu’ils ont quitté le parc national du Djurdjura, parce qu’ils sont dérangés par toutes ces décharges meublant leurs espaces. Ils sont donc attaqués par des intrus », dit un citoyen à un autre qui lui a fait part de cette nouvelle étonnante. Pour d’autres, les singes manquant de nourriture dans leur territoire, ont quitté les lieux à sa recherche ailleurs. Durant tout l’été ils ont envahi les figueraies de la région. Alors que certains, ce sont les pouvoirs publics qui les ont éparpillés partout pour sauvegarder cette race de singes en voie de disparition. En tout cas, aucune réponse officielle n’est fournie à ce propos. Peu importe d’où ils viennent. Une chose est sûre : la population est inquiète. « Nous avons peur même pour aller dans nos champs et vergers. Ils sont très offensifs surtout quand ils sont en groupe », commente un autre habitant de Boufhaima. Dans certains villages où ils ont été aperçus, les habitants se concertent afin de trouver une solution collective pour éloigner ces macaques de leurs terrains, notamment à l’approche de la cueillette des olives. « Il faut quand même trouver un moyen pour faire face à ce danger », répond un citoyen à un autre. Si pour se prémunir du danger des sangliers, les agriculteurs organisent des battues, pour ce nouveau phénomène, ils ne savent pas encore quoi faire. Cela étant, il est temps que toutes les parties concernées par cette « invasion » cherchent comment s’y prendre. « Je les ai vus dans un documentaire sur une chaîne satellitaire comment ils font pour s’attaquer même aux domiciles. Ils saccagent tout et arrivent même à voler de la nourriture à l’intérieur des maisons. La vigilance est donc de mise », conclut un autre habitant de Boufhaima.
Amar Ouramdane

