FFS-RND-FLN, la nouvelle opposition

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Incontestablement, ce sont les déclarations des groupes d’élus du FFS, FLN et du RND, à propos de la polémique engagée par le P/APW avec le président de la JSK, qui aura le plus retenue l’attention, hier, à l’ouverture du débat de la session ordinaire de l’APW de Tizi-Ouzou.

Le nouvel axe de l’opposition, que forme désormais le FFS, FLN et le RND, a dénoncé à l’unanimité cette polémique s’engageant à rétablir la subvention octroyée par l’assemblée de wilaya lors de la prochaine étude du budget primitif de l’année 2012. La deuxième séance de la session ordinaire de l’APW de Tizi-Ouzou, consacrée au débat, a été ainsi et comme nous l’avons annoncé une opportunité pour les différents groupes formant l’assemblée de wilaya de revenir sur la décision prise par le FLN de retirer sa confiance au RCD, mais aussi celles de débattre des questions ayant marqué l’actualité de ces dernières semaines.

Indéniablement, c’est la polémique engagée par le P/APW avec le président de la JSK, lors d’un passage sur le plateau de la chaîne de télévision Berbère TV qui a focalisé l’attention, puisque la majorité des partis représentés au sein de l’assemblée se sont prononcés sur la question par le biais de leurs chefs de groupe d’élus respectifs. Très attendue, l’intervention du représentant du Front des forces socialistes (FFS), a confirmé l’existence d’une coalition nouvelle qui se dessine au sein de l’assemblée de wilaya, en ce sens que le parti d’Ait Ahmed a dénoncé « l’instrumentalisation de l’APW à travers des positions annoncées dans un média lourd », allusion faite aux déclarations du P/APW. Le Dr Messala, le chef du groupe FFS, a qualifié cette déclaration d’ »inadmissible », appelant le président d’APW à les assumer de manière « individuelle » car, estime-t-il, ces questions n’ont pas été débattues en plénière par l’assemblée. Sur le même ton, l’élu du FFS a rappelé que son parti s’est opposé lors de l’adoption du budget primitif de l’année passée, à la suppression de la subvention d’un milliard au profit de la JSK, « ce montant est une goutte d’eau dans l’océan du budget de wilaya » qu’aurait dû accorder l’APW, selon le Dr Messala, à la JSK et « non pas à Moh Chérif Hannachi ». Cependant, c’est l’ex vice- président de l’APW, M. Metahri, issu du FLN, destitué en décembre 2010, qui s’est montré le plus virulent vis-à-vis de ses « amis » d’hier.

L’élu en question accusera, de prime abord, le P/APW de « transformer l’assemblée en propriété privée ». Il dira que le président d’APW, qui a été durant plus de quatre ans son responsable hiérarchique au sein de l’assemblée, « fait dans la désinformation et l’intox », mais fait aussi, selon M. Metahri de « la politique politicienne au non de l’APW ».

Dans la foulée, le membre de la Mouhafadha FLN de Tizi-Ouzou citera plusieurs griefs qu’il met sur le dos de la « gestion catastrophique » des affaires de l’assemblée. Il citera nommément deux élus du RCD qui bénéficient, selon lui, d’un détachement à l’APW, sans pour autant disposer d’un quelconque poste de responsabilité « j’interpelle les directions de l’éducation et de la formation professionnelle pour justifier ces décisions de détachement. Et j’appelle ces deux élus à rejoindre leurs postes de travail ». Cette déclaration soulèvera moult interrogations, « Restituez votre logement de fonction ! » rétorquera le P/APW à l’adresse de l’élu du FLN. De son côté Mme Moula s’en défendra en rappelant son « exemplarité » depuis son élection, « je vous demande, M. le wali, officiellement et publiquement, un logement », a t-elle souligné. Mme Moula soulèvera, au passage, la question des recrutements à la radio régionale de Tizi-Ouzou, « j’ai été sollicitée par des correspondants locaux, dont un qui jouit d’une longue expérience au sein de la radio algérienne, qui dénonce les critères de sélection, notamment le critère de l’âge. Nous souhaitons entendre en plénière les explications du directeur de la radio locale à ce sujet », dira l’élue du RCD. Le parti de Said Sadi réagira aux déclarations de l’élu du FLN en rappelant que l’institution a été attaquée à maintes reprises par le président de la JSK. « Notre démarche s’inscrit dans la logique du refus de la privatisation de la JSK et notre rejet des combines et la complicité des maffieux », a déclaré le chef de groupe du RCD.

Le Rassemblement national démocratique (RND) a déclaré à travers une déclaration lue par M. Slacel, chef de groupe du RND, que le président de l’APW n’est pas « habilité pour engager l’ensemble des élus de l’APW sur des questions non débattues et qui n’ont pas reçues l’aval de la majorité des membres par voie de délibération », et d’ajouter à l’adresse du même responsable que « vos dernières interventions visant à la création de commissions d’enquêtes relatives au bon fonctionnement des directions exécutives, sans aucune consultation, resteront pour nous, irrecevables car in- opinées » .

M.Slacel, indiquera, dans le même sillage, que  » les sorties médiatiques négatives du P/APW sur la chaîne Berbère TV, au sujet de la JSK, n’engage heureusement que vous et votre parti. À cet effet, nous nous démarquons totalement de vos positions et agissements « . Par ailleurs, le groupe d’élus du RND a tenu par la même voie à exprimer sa totale « gratitude » à l’ex président de la commission de l’aménagement du territoire, qui a démissionné récemment du RCD, « pour sa disponibilité et son engagement à mener dignement sa mission ». Pour Mme Kaaboub, chef de groupe du Front de libération nationale (FLN), la décision de retrait de confiance à la majorité érigée par le RCD a été dictée par un choix, « on avait à trancher entre démissionner ou se soumettre, on a choisi la première », dira t-elle. Ce qui est maintenant sûr, c’est qu’un nouveau front s’est constitué même en l’absence de concertation et de tractations au préalable. La nouvelle configuration politique au sein de l’assemblée se dessine autour du FFS, du FLN et du RND, qui formera, désormais, l’opposition, et le RCD, qui dirigera une majorité relative.

Cependant, le conflit interne qui ronge le parti de Belkhadem à Tizi-Ouzou, depuis le dernier congrès de la Mouhafadha, risque d’influencer, à l’avenir, cet équilibre, puisque des sources proches de la maison FLN attestent que des élus à l’APW peuvent adopter une position favorable à la majorité du RCD. Ce qui remettra, probablement, en cause les prévisions de l’opposition concernant le vote du prochain budget primitif.

A. Z.

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