Le retour d’un climat caniculaire depuis le début du mois d’octobre a d’ores et déjà généré des répercutions négatives sur l’ensemble des récoltes de la saison tels que les figues, le raisin, la tomate ou le piment vert. En effet ces récoltes sont, sous l’effet des températures anormalement élevées, entrées dans un rapide processus de maturité un assèchement accéléré qui affecte durement la qualité et le goût de ces récoltes, en partie déshydratées et détériorées, au point où les propriétaires des figueraies de Saharidj ont dû abandonner aux animaux la récolte des figues immatures et sans goût. Sur les hauteurs de M’Chedallah, même topo, le raisin insuffisamment alimenté par la tige mère, qui a épuisé avant terme sous l’effet de la chaleur l’eau et la sève, qui devraient approvisionner les grappes mûries précocement soit avant que la matière sucrée ne parvienne aux grains dont le processus d’alimentation, s’est interrompu lors de la formation de la matière acide, le goût de ces grains est semblable au vinaigre. Même les prédateurs traditionnels de ce fruit, que sont les oiseaux, guêpes, abeilles et enfin les singes n’en veulent pas. Plus bas, dans la vallée de Oued Sahel, notamment dans la localité de Assif Assemadh, les légumes de saison comme la tomate, le piment, la pastèque et melon ont subi le même sort, y compris ceux régulièrement irrigués. La récolte d’olive déjà extrêmement faible cette année est sans aucun doute celle de ces récoltes qui a été atteinte de plein fouet par cette persistante canicule, qui assèche le cordon ombilicale, la chaleur achève de faire tomber le peu de grains, à moitié déshydratés qui forment un tapis sous chaque olivier leur substance étant encore amère sachant que la formation de la chair contenant l’huile ne commencerait qu’a la mi-novembre. Donc, même le cheptel (ovin–caprin) qui d’habitude raffole de ces grains d’olives les dédaignent à cause de leur goût qui ne les tente pas. A propos de cheptel, cette saison entre septembre et octobre étant celle de la première reproduction (mise à bas) dénommée localement «Amenzou» (ceux de la 2eme mise à bas au printemps dénommés «Amalas»), la croissance des nouveaux nés serait beaucoup plus lente étant donné qu’habituellement ces petits complètent leur alimentation à partir de la 2e semaine après leur naissance par l’herbe verte précoce dénommée «Thakharfith», que font pousser les averses du débuts de l’automne. Or, cette année, les bourgeons de cette herbe précoce, qui commençaient à apparaître en surface ont été carrément grillés à ras du sol par les rayons brûlants du soleil, ce qui revient à dire que ces nouveaux nés n’auront rien à se mettre sous la dent, sauf le lait maternel, dont la quantité commencerait à devenir insuffisante à partir de la 4e semaine, ce qui entraînerait automatiquement un sensible ralentissement de leur croissance qui les fragilise et dont les conséquences seront un taux de mortalité élevé à cause de la malnutrition.
Oulaid Soualah
