Les transporteurs dénoncent et avertissent

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Les transporteurs dénoncent énergiquement cet état de fait et avertissent que si rien n’est entrepris pour donner une forme acceptable à cet arrêt avant la fin de l’année, ils menacent de recourir à une grève illimitée.

L’ensemble des 140 transporteurs des 5 communes de la daïra, qui rallient chaque matin ce terrain vague à l’entrée sud de la ville de M’Chedallah, point de départ vers toutes les communes, viennent de faire part des contraintes rencontrées en ces lieux non aménagés et sans protection, qui n’ont bénéficié d’aucune commodité même des plus élémentaires et qui sont source à problèmes aux transporteurs comme aux voyageurs. En effet, cette surface de quelque 60 mètres carrés n’est qu’un vulgaire espace truffé de trous et nids de poules sur lesquels butent les utilisateurs et où les chutes sont fréquentes, notamment des malvoyants et personnes âgées. Cet arrêt a bénéficié il y a plusieurs années d’une opération qualifiée exagérément d’aménagement, à commencer par le revêtement réalisé à base de tout-venant d’oued, dont la fine couche de sable a été emportée durant les averses de l’hiver. Il ne reste à l’heure actuelle que des gravats ronds ou pointus à moitié enfoncés dans le sol, comme plantés à la main, à l’origine de fréquentes crevaisons de roues. Le reste des gravillons ronds de la grosseur d’une balle de tennis qui jonchent les lieux constituent de véritables projectiles sous les roues qui les propulsent violemment avant de terminer leur course soit sur un pare-brise, soit sur la tête d’un voyageur, et dans les deux cas, ils causent des dégâts. Pour atteindre cet arrêt à partir de la RN 30, il faut d’abord franchir une pente raide accentuée et toute cabossée sur environ 60m, un tronçon que franchissent les véhicules en tanguant comme sur une barque prise dans une tempête, ballottés dans tout les sens, les voyageurs, eux, s’écrasent mutuellement.

Deux minuscules abribus donnent l’impression d’avoir survécu à la deuxième guerre mondiale. Ils ne servent à plus rien, sinon de dépotoirs pour toute sorte d’immondices, ils servent également d’urinoirs à des énergumènes démunis de tout sens du civisme. De ces deux ouvrages délabrés, émanent de désagréables odeurs. Ce qui mérite ensuite d’être souligné est le haut talus de plus de 50 mètres de hauteur qui s’est formé lors du décapage et terrassement de l’arrêt. Ce talus qui a toutes les formes d’un authentique précipice menaçant n’est ni consolidé ni renforcé par un mur de soutènement, l’érosion s’est chargée de dénuder de grosses pierres qui n’attendent que le moment de se détacher et écraser quelques capots si ce n’est pas quelques têtes. Cet état de fait relaté peu reluisant pour ne pas dire peu honorable n’a pas empêché l’APC d’imposer un droit d’accès à hauteur de 40 DA par jour dont doit s’acquitter chaque transporteur, un procédé qui ne diffère en rien de celui des «gardiens informels» de parkings, qui écument les villes. Un droit d’accès que perçoit l’APC sans offrir aucune contrepartie pour améliorer les prestations de service de ce terrain vague, sinon sauvage. A noter qu’en plus de servir de point de chute à tous les transporteurs de la daïra, exception faite de ceux de Saharidj qui ont leur propre…terrain vague. Il est aussi le point de départ pour tous les bus assurant les lignes M’Chedallah-Bouira ou M’Chedallah-Akbou, ce qui classe ce terrain vague au niveau du statut d’arrêt inter-daïras, ce qui souligne en même temps son importance et son envergure en matière du nombre de voyageurs qui y transitent quotidiennement. Les transporteurs dénoncent énergiquement cet état de fait et avertissent que si rien n’est entrepris pour donner une forme acceptable à cet arrêt avant la fin de l’année, ils s’engagent à le paralyser par une grève illimitée. Ces transporteurs disent ne pas vouloir dans l’immédiat pénaliser les milliers de voyageurs quotidiens, mais affichent aussi leur détermination à aller jusqu’au bout de leur menace. Ils soulignent par ailleurs, qu’ils amputent l’entière responsabilité des retombées et les conséquences d’une telle action, aux autorités locales.

Oulaid Soualah

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