Le collectif des étudiants de Draâ El Mizan, créé le quinze octobre dernier, prend de plus en plus d’ampleur dans la région.
Après les associations sociales de Draâ El Mizan, celles de la daïra de Tizi-Gheniff ont apposé leurs cachets sur la déclaration préliminaire dans laquelle le collectif a abordé la nouvelle tarification appliquée par les transporteurs de voyageurs pas bus en direction de Tizi-Ouzou depuis le vingt août dernier, passant directement de 50 dinars à 70 Da. « Cette tarification continue d’être appliquée en dépit des déclarations du président de l’Association Nationale des Transporteurs et du directeur des transports de la wilaya de Tizi-Ouzou, qui la jugent exorbitante », relève-t-on dans ladite déclaration. Ce collectif, qui se démarque de ce qui s’est passé le dimanche dernier après qu’un groupe d’étudiants ait bloqué les transporteurs, juge qu’il est tout d’abord plus correct de mener des actions pacifiques en vue de trouver une issue honorable pour les deux parties. « Nous n’étions pas au courant de l’action. Comme actions, nous avons eu déjà une rencontre avec le chef de daïra de Draâ El Mizan. Nous avons déposé un écrit sur les bureaux du directeur des transports et de l’assemblée populaire de wilaya », nous a confié le porte-parole de ce collectif. Et d’enchaîner : « Nous n’avons aucun problème avec les transporteurs. C’est l’administration qui va trancher. Nous, nous ne demandons que le retour au tarif initial ».
Tout comme cet interlocuteur, les présidents des associations sociales qui ont donné leur soutien à ce collectif sont convaincus que ce tarif pénalise aussi bien les étudiants que les autres usagers de ce moyen de transport notamment ceux qui le prennent quotidiennement. « Avant tout, il faut dire que ces étudiants sont nos enfants. C’est nous qui leur donnons cet argent pour rejoindre l’université. Imaginez un père de famille qui a trois enfants qui partent chaque dimanche et qui rentrent chaque jeudi.
Combien doit-il dépenser par mois, uniquement pour les frais de transport ? », s’est interrogé ce président d’une association venue se joindre au mouvement. « Avec la rentrée universitaire, ces contestations étaient prévisibles. Les transporteurs doivent quand même comprendre ces étudiants », tel est l’avis d’un membre de la société civile.
Pour trouver une solution à cette situation, il faudrait que toutes les parties concernées se mettent à la table des discussions : collectif des étudiants, présidents des associations, autorités locales, transporteurs et responsables de la Direction des transporteurs. Sinon, le conflit risquerait de s’amplifier pour laisser les portes ouvertes à des dérapages dont personne, notamment les concernés, ne tirera profit.
En définitive, ce collectif ne fait que dénoncer l’immobilisme de l’administration contre cette infraction à la réglementation au vu et au su de tout le monde.
Amar Ouramdane