La femme, la plus exposée à la maladie

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“Les cancers gynécologiques font des ravages auprès des femmes en Algérie», c’est ce qu’a déclaré Mme Ghezraoui Sabiha, présidente de l’association El Fedjr d’aide aux personnes atteintes de cancer qui organise, au niveau de la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, des journées d’information et de sensibilisation contre le cancer, celui du sein en particulier.

C’était un véritable appel de détresse que tenait à lancer la présidente de l’association El Fedjr sur l’ampleur que prend la propagation des cancers de différents types chez la femme algérienne. En effet, sur les 1 018 cas, pris en charge par la même association, plus de 60% sont des femmes atteintes de différents cancers. La plupart des cas recensés sont des cancers du sein, suivis par les différents cancers gynécologiques. Des maladies qui se propagent, en silence, touchant de plus en plus de personnes. Ce que regrette la présidente de l’association, c’est le fait que la plupart de ces cas ne sont pris en charge qu’une fois le cancer soit arrivé à un stade bien avancé “il faut que les malades cancéreux, en général, et les femmes, en particulier, comprennent que le cancer peut être guéri s’il venait à être dépisté à temps. Mais malheureusement, les femmes ne se sentent concernées qu’une fois la maladie est bien ancrée. Et dans la plupart des cas, il est trop tard pour pouvoir la guérir», dira-t-elle. C’est pour cette raison que la présidente d’El Fedjr insiste sur la nécessité d’un dépistage précoce. “Il ne faut pas hésiter à faire une mammographie ou un scanner. C’est vrai que cela demeure hors de portée de tout le monde, car une mammographie coûte au minimum 3 mille dinars, alors qu’une séance de scanner fait dans les 8 mille dinars, mais toujours est-il que la santé passe avant tout», tenait-elle à rappeler. Profitant de cette occasion, Mme Ghezraoui Sabiha réitère le besoin des malades au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou de voir le centre anticancéreux de Draâ Ben Khedda mis à la disposition des malades. Ces journées de prévention et de sensibilisation, destinées au large public, étalées sur deux jours, ont pris fin hier, avec notamment une conférence-débat animée par des médecins soucieux de vulgariser et de faire connaître cette maladie du “cancer du sein” auprès de la population locale, de faire en sorte que le voile soit levé sur ce mal du siècle et que cela ne demeure plus un tabou dans la société. Car, tel le slogan de ces journées d’information et de sensibilisation contre le cancer, le “diagnostic, le traitement et le dépistage” afin de “comprendre pour mieux agir», les gens ont besoin d’une plus large communication sur la maladie. Il y a lieu de signaler qu’en Algérie, ils sont chaque année plus de 40 mille nouveaux cas de cancéreux à être recensés. Des malades qui ne peuvent être pris en charge, faute de centres spécialisés. C’est pour cette raison, d’ailleurs, que des voix commencent à s’élever, à travers tout le territoire national, afin d’attirer l’attention sur le calvaire que vivent, au quotidien, les malades cancéreux suite au manque de moyens dans les centres spécialisés pour les malades atteints de cancer.

T. Ch.

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