Les citoyens du village Azrou montent au créneau

Partager

La commune d’Illilten, l’une des régions les plus déshéritées de la wilaya de Tizi-Ouzou, n’en finit pas avec «sa misère».

Eloignement, isolement, chômage, absence de perspectives… cette région, qui a pourtant payé un lourd tribut pour la libération du pays, souffre encore du manque criant d’infrastructures, qu’elles soient économiques, sociales ou tout simplement d’un cadre de vie décent.

Pour cette fois, ce sont les citoyens du village Azrou qui veulent en découdre avec les autorités locales, notamment l’APC, gérée par une majorité RCD.

Ces citoyens, dénoncent, au fait, « la négligence et la discrimination des autorités locales » à l’égard de leur village. Dans une déclaration rendue publique, les citoyens de ce village de quelques 1200 habitants ont décidé à l’unanimité lors d’une réunion du village tenue le 21 du mois en cours, « de bloquer la mairie à l’aide de moyens pacifiques, sans exclure d’éventuelles actions à venir ».

Cette déclaration, adressée, par ailleurs, au wali de Tizi-Ouzou et au premier ministre, explique que le village, se situant à proximité du chef-lieu de la commune, « est inscrit comme village à urbaniser », mais sans pour autant « tirer profit de ce statut, qui est resté vide de son contenu ». Les rédacteurs de la déclaration ajoutent que « la commune a pourtant bénéficié de projets de développement, comme le stade communal, l’annexe du centre de formation, les logements sociaux, l’école primaire, le marché et la décharge publique ».

Par ailleurs, ces contestataires informent que ces projets ont été réalisés sur des assiettes foncières appartenant à des citoyens de la région sans pour autant être indemnisés.

Enumérant les problèmes dans lesquels patauge le village, les citoyens d’Azrou évoquent, entre autres, « le manque d’eau potable, la nécessité d’un pont pour relier le village au chef-lieu, l’élargissement et le revêtement de la route menant au village, le déplacement de la décharge sauvage, située à l’entrée du village à quelques 50 mètres d’une cantine scolaire, la réfection des regards et autres avaloirs défectueux représentant un danger pour la santé de la population, un mur de soutènement et, enfin, l’aménagement de la fontaine publique ». La même missive indique que des projets ont été lancés, puis bloqués, pour des raisons inconnues.

A l’instar du monument des martyrs, de la décharge publique dont les travaux ont été entamés puis délaissée, et de la piste du village entamée sans tracé et dont les travaux ont connu le même sort que les autres projets.

Selon les citoyens du village, l’exécutif communal « a toujours signifié son incapacité à répondre positivement » aux doléances des citoyens contenues dans les différents rapports qui lui ont été adressés depuis déjà 3 années.

Pour ces citoyens, ces agissements « sont de la discrimination et de la négligence ».

En outre, ils soulignent que les réponses négatives réservées à leurs doléances « répondent à la volonté de l’exécutif de sanctionner ce village pour ses prises de position politiques lors des dernières législatives ».

Face à cette situation intenable, ajoute la déclaration, les citoyens ont décidé « de fermer le siège de l’APC » dans les jours à venir, sans exclure d’autres actions, qui ne seront, vraisemblablement, que plus radicales !

S. S.

Partager