Un liquide ocre coule des robinets

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Les importantes chutes de pluie de la semaine écoulée ont renfloué les nappes phréatiques (souterraines) qui alimentent les sources naturelles dont celles captées et servant a l’AEP. Un phénomène à l’origine de la remontée du niveau de ces nappes, d’où la dilution de la terre à sec dont la croûte fond et se mélange à l’eau à laquelle elle donne une couleur rougeâtre ou jaunâtre clair, selon la qualité du terrain. Une réaction tout a fait naturelle à laquelle s’ajoutent des infiltrations au niveau des divers ouvrages d’AEP, châteaux d’eau répartiteurs ou regards de décompressions parsemés le long des canalisations du captage et transport d’AEP. Aussi, immédiatement après le passage des violents orages soit à partir du samedi, les citoyens d’Aghbalou, M’Chedallah et Saharidj nous font part d’un subit changement de la couleur, voire même de la saveur avec un arrière goût de terre de l’eau qu’ils reçoivent dans leurs foyers. Certes que l’eau distribuée dans les villages est traitée à la chaud de chlore et javel au niveau des châteaux d’eau, ne comportant donc pas grand risque de maladies à transmission hydriques (MTH), exception faite cependant de l’effet et répercutions de cette eau mélangée de terre sur quelques organes humains, tel que les reins dont le rôle est justement de filtrer et purifier l’eau d’où le risque de maladies néphrétiques. Pour les citoyens aisés, dès qu’ils se sont rendus compte de la présence de terre dans l’eau, ils ont cessé de la boire et la remplacent par l’eau minérale disponible dans les commerces. Ce n’est malheureusement pas le cas pour tout le monde. C’est un luxe que la majorité des familles ne peuvent se permettre, notamment en cette période d’effarantes flambées de toutes les matières alimentaires, qui ne semblent pas connaître de limite. Aussi, bonne ou mauvaise l’eau du robinet continuera a être consommée à grande échelle et advienne que pourra. L’unique solution qui se présente aux collectivités locales pour protéger la population et réduire les répercutions négatives sur les familles à modestes revenus et elles sont les plus nombreuses, c’est de renforcer les programmes d’entretien des ouvrages d’AEP. Ne serait-ce que pour réduire le volume des infiltrations en surface, ce qui reste à la portée des services concernés et des autorités compétentes, qui doivent veiller a la stricte application du programme d’entretien et ne pas laisser des bâches à eau sans portes (trappes de protection), comme c’est le cas à Ath Hamadh dans la commune de Saharidj, pour ne citer que celle-là à titre d’exemple. La pollution de l’eau qui transite par cet ouvrage en question a été confirmée durant le mois de septembre écoulé par les laboratoires du service de prévention de M’Chedallah, rattaché a l’EPSP d’Ahnif, dont nous détenons une copie des résultats et que nous avions dénoncé en son temps dans ces mêmes colonnes. Des citoyens de ce village rencontrés la semaine écoulée affirment que la porte en question n’a toujours pas été remise en place. Un cas qui doit donner à réfléchir aux autorités qui doivent revoir les modalités de suivi et asseoir un système de contrôle plus strict, accompagné de mesures de sanctions à l’encontre des gestionnaires défaillants.

O. S.

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