Le Festival international s’installe définitivement à Béjaïa

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La troisième édition du festival international du théâtre professionnel est arrivée à sa fin, dans l’après-midi du dimanche dernier, laissant derrière elle une dizaine de jours d’animation qui ont copieusement gâté le public béjaoui et les férus du quatrième art.

En présence du wali de Béjaïa, des délégations et troupes des pays participants, des commissaires du festival et d’un imposant public mêlé aux invités, la cérémonie de clôture du festival a eu lieu au niveau de la grande salle de spectacles du TRB vers 17 heures. Des diplômes d’honneur ont été remis aux participants et des discours de remerciements ont été prononcés, avant qu’une grande nouvelle tombe de la bouche de la représentante de la ministre de la culture, celle d’installer définitivement, à Béjaïa, le festival international du théâtre professionnel. Le directeur du TRB, M. Omar Fetmouche, par l’annonce de cette nouvelle, promet de doubler, et même de tripler, le nombre des pays participants, d’ici l’année 2014. Il faut rappeler que cet évènement d’envergure internationale, abrité cette année pendant dix jours, du 20 au 30 octobre, par la capitale des Hammadides et qui a rassemblé quatorze pays venus des quatre coins du globe, a été l’occasion pour rendre hommage à l’un des grands hommes du théâtre algérien, le metteur en scène, dramaturge et écrivain Abdel Malek Bouguermouh.

Les commissaires du festival, Brahim Noual et Omar Fetmouche en l’occurrence, ont déclaré lors du point de presse organisé l’avant-dernier jour du festival au niveau de la salle de conférences du TRB, avoir réussi le challenge, celui d’organiser la troisième édition du festival international du théâtre à Béjaïa. Bien que, signale Brahim Noual, « des incohérences, qu’on assume d’ailleurs, ont été enregistrées, elles sont essentiellement dues à la méconnaissance du terrain, puisque c’est Alger qui a abrité les deux premières éditions ». L’un des points marquants de cette décade artistique dédiée au quatrième art, est, selon le commissariat du festival, l’exemplarité dont a fait preuve le public béjaoui, aussi bien sur le plan organisationnel que sur l’intérêt porté à l’égard des représentations et de toutes les activités proposées lors de la manifestation.

Les organisateurs, le directeur du TRB en particulier, dans le but d’instaurer une tradition théâtrale à Béjaïa, ont concocté un programme qui a su drainer massivement, sur les différents sites de représentation, un public très large et diversifié. La majeure partie des représentations s’est déroulée au niveau des deux salles du TRB, qui n’ont pas pu contenir, selon M. Fetmouche, tout le public. Plus de 200 personnes, selon son estimation, sont restées à déambuler dans les couloirs du TRB, à l’écart de ce qui se jouait sur scène, ceci témoigne, ajoute-t-il, de l’intérêt grandissant des Béjaouis pour le quatrième art. Il ajoute, dans ce sens, que « ce manque d’espace n’est pas en soi un problème, au contraire, il faut faire en sorte que le théâtre s’étende sur d’autres espaces qui sont également des lieux voués à l’art, à l’exemple de la maison de la culture, sans être forcément destinés au quatrième art, au lieu de se limiter seulement à son espace traditionnel, cela est à l’image de ce qui se fait ailleurs dans le monde ». Omar Fetmouche est allé encore plus loin, dans cet ordre d’idées, en annonçant qu’une proposition a été faite pour le directeur du port de Béjaïa pour que la cérémonie d’ouverture du festival méditerranéen, qu’accueillera en juin prochain la ville de Béjaïa, soit organisée sur un ferry. Outre les pièces théâtrales, le programme contenait, également, des ateliers de formation en théâtre encadrés par des professionnels nationaux et internationaux au profit de jeunes amateurs du quatrième art de la wilaya de Béjaïa. Ces derniers seront re-contactés, affirme le directeur du TRB, en février de l’année prochaine, en vue d poursuivre leurs formations. « Ce n’est qu’à travers cette démarche », dit-il, « qu’on pourrait atteindre nos objectifs que sont de faire de Béjaïa une ville de théâtre, en assurant une relève compétente telle que la voulait Malek Bouguermouh ».

Mohand Hamed Khodja

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