La laiterie toujours paralysée

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La crise qui secoue la laiterie de Draâ Ben Khedda, depuis le 9 octobre dernier, se poursuit toujours. La journée d’hier était censée, comme l’espérait son gérant, être celle de la reprise mais c’en fut rien.

L’entreprise n’a pas repris le travail et le bout du tunnel est renvoyé sine die. Contacté le gérant de ladite unité Ali Aïred, estime que les travailleurs sont venus, hier, pour reprendre, mais ils en ont été empêchés. « Nous avons exhorté les travailleurs à reprendre. Effectivement, ils sont venus, ce matin, avec la bonne foi et le désir de rejoindre leur lieu de travail, mais malheureusement, ils en ont été empêchés par un groupuscule de personnes, aventuriers, dirais-je, pour des raisons que je ne saurais expliquer », dira en substance notre interlocuteur. Et de poursuivre, « ce groupe a investi les lieux dès les premières heures de la matinée. Il a fermé le portail et a interdit tout accès à l’intérieur de l’usine. Même les femmes ont subi le même traitement ». Le gérant de la laiterie dit, en outre, qu’il ne va pas se laisser faire. « Nous sommes des légalistes. Nous avons toujours opté pour les moyens légaux pour faire valoir nos droits et c’est ce que nous allons faire encore », dira t-il, expliquant qu’il va régler le problème par voie de justice. « Nous allons encore utiliser le bon sens, afin d’exhorter les travailleurs à reprendre, dans le cas contraire, on sera dans l’obligation de procéder au licenciement et au recrutement d’autres travailleurs ». On n’en est pas encore là puisque le gérant compte encore convaincre ses travailleurs à renoncer à leur grève. «On va essayer de garder notre effectif actuel et on va tenter, encore une fois, de rouvrir l’usine en faisant à la force de l’ordre par référée, si cela n’aboutit, pas on se verra obligé d’opter pour l’autre solution », explique encore le même gérant. Pour lui, en fait, la situation ne peut pas durer plus que ça. « Nous sommes les premiers perdant de cette paralysie », conclut-il. Les travailleurs l’entendront-ils de cette oreille ? Pas du tout évident, eux qui affichent une détermination sans faille à aller jusqu’au bout de leur revendication. Une revendication qui consiste au départ du privé et le retour de l’état à la gestion des affaires de l’entreprise. Pour se faire entendre, ces travailleurs ont observé un rassemblement devant le siège de la wilaya, la semaine écoulée. Des travailleurs ont, également, investi l’entrée principale de l’entreprise où ils ont érigé une tente de fortune et déployé un drapeau géant aux couleurs nationales, ainsi que des banderoles où on pouvait lire leurs principaux slogans. Un portrait du Président de la République est également dressé devant le portail de l’usine. Hier, les grévistes ont allumé de la musique qu’on pouvait entendre de loin. Ces contestataires comptent occuper les lieux jusqu’à ce que leur revendication soit satisfaite. « Nous somme là à observer la grève et nous n’envisageons pas de reprendre tant que notre revendication n’est pas satisfaite », dira un des grévistes. C’est dire, en somme, que le bras de fer qui paralyse l’ex Onalait risque de perdurer encore, et ce au grand dam de la population locale qui ne sait plus à quel saint se vouer devant la pénurie du lait en sachet qui se fait de plus en plus sentir.

M.O.B

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