La poste à sec et la cherté bat son plein

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Du jamais vu, reconnaissent les citoyens. Le marché s’est enflammé en un quart de tour, en cette fête de l’Aïd du sacrifice.

Les prix des fruits et légumes sont hors de portée non seulement pour les faibles revenus, mais aussi pour les cadres qui touchent de bons salaires. Ce cadre de la Badr indiquera : «C’est trop cher. Nous ne pouvons pas faire face. Même avec mon salaire de 50 000DA, il m’est impossible de faire face aux dépenses de l’Aïd. Les légumes et les fruits, le mouton de l’Aïd et les vêtements des enfants reviendraient à plus des 50 000DA que je gagne». Quant aux autres employés comme les enseignants, les communaux et les ouvriers c’est encore pire. Les chômeurs, les employés du filet social et les handicapés, leurs tribulations sont trop pénibles et insurmontables. Pour en avoir le cœur net, une virée au quatre coin du marché de Souk El Tenine s’imposait. La pomme de terre a atteint le prix de 50 DA le kilo. La courgette, carotte et l’haricot vert sont cédés respectivement à 120, 75 et 130 DA. Aucun fruit n’est accessible à moins de 100 DA. Pour les moutons, c’est encore la flambée. Un agneau d’à peine 15 kilos est coté à plus de 25 000 DA. Quant aux béliers, il n y a pas moins de 50 000 DA ! Questionné sur les causes de cette spectaculaire envolée, un maquignon répondra : «Les moutons se font rares, c’est la loi de l’offre et de la demande et puis il y a la hausse des aliments ovins». En ce qui concerne les vêtements pour enfant, les prix sont simplement brûlants, plutôt cuisants. La moindre paire de chaussures est coté à 1200 DA et le moindre jeans local à 1000 DA. Comme pour mettre davantage les consommateurs dans la tourmente et le désarroi, le bureau de poste de la commune est à sec. La préposée au guichet se contentera quoi qu’en souriant, de dire : «Nous n’avons pas d’argent». Les clients d’Algérie poste n’ont d’autre choix que d’aller ailleurs. A Maâtkas, l’argent est disponible mais aller voir cette monstrueuse chaîne. Il faut vraiment n’avoir aucune autre solution de rechange pour supporter cette interminable queue et toutes les bousculades qui en découlent. Un des clients d’Algérie poste, visiblement las de faire la chaîne n’hésitera pas à déclarer : «C’est du mépris. A chaque fois, on nous traite de la même façon. Les salaires ne sont virés qu’au dernier moment et du coup la chaîne et les coude à coude, lorsque l’argent est disponible, pour retirer son volatile salaire, sont inévitables. Une véritable malédiction à l’algérienne». Signalons que les populations locales sont livrées à des feux croisés. La cherté et l’indisponibilité des liquidités en ce jeudi, veille de la fête de l’Aïd El Kebir.

H. T.

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