Rencontré à Azazga, le chanteur kabyle, Brahim Saci, a bien voulu nous accorder cet entretien.
La Dépêche de Kabylie : Qui est Brahim Saci ?
Brahim SACI : Je suis un artiste âgé de 46 ans, je suis du village Tifrith Nath Oumalek, qui relève de la commune d’Ath Idjeur, dans la daïra de Bouzeguene en Grande Kabylie. Je vis en France depuis 36 ans.
Avez-vous un ou des projets en ce moment ?
Les projets foisonnent, effectivement, dans ma tête. Devant les difficultés de l’existence je me retrouve bloqué malgré l’énergie de mes pensées. Lorsqu’une porte s’ouvre, une autre se referme immédiatement. Toutefois, les capacités acquises jusque là ainsi que les bagages culturels et l’expérience professionnelle m’encouragent et laissent entrevoir une éclaircie. J’ai à mon actif deux albums, en préparation, qui datent de plusieurs années. Le retard que je fais est mûrement réfléchi et découle de ma vision personnelle qui constate que mes œuvres manquent de maturité pour la vente de mes compositions artistiques. Ces deux albums ne sortiront pas en même temps. Le premier, que je nomme « la fable du troubadour » (thaloufth oumeddah) concerne la création artistique, en général, et ce afin de tirer une certaine morale. Quand au second, « l’amour est rare » (Qlileth lemhiba), il explique une réflexion sur ce monde, l’actuel bien sûr, l’humain, en essayant d’approfondir la pensée philosophique de ce phénomène, nouveau s’entend.
Quelle est la place de la chanson kabyle à votre avis ?
La chanson kabyle a toujours eu une place de choix, que ce soit en Algérie ou à l’étranger. Elle a rempli de prestigieuses en Algérie et ailleurs. La chanson à texte s’est grandement imposée jusqu’à ces dernières années. Nous avons vu, aussi, le style festif envahir les médias. Ceci la rend de plus en plus populaire. Il serait naïf de croire que la chanson kabyle régresse, loin de là ! Bien au contraire, elle a donné naissance à toute une panoplie de créateurs de qualité. Victime du manque de médiatisation, elle donne l’impression de passer inaperçue. Elle manque de moyens adéquats qui permettraient aux autres styles de s’imposer, notamment la chanson chaâbi kabyle et la chanson à textes en général.
Que pensez-vous des autres styles de chansons Berbères ?
L’organisation de festivals de la chanson Berbère montrera la richesse poétique extraordinaire que recèle notre beau et vaste pays. A travers ces présentations, nous pourrions lancer un grand festival qui intégrera toutes les couleurs de toutes les régions de ce fabuleux pays.
On vous laisse le soin de conclure…
Je remercie beaucoup votre quotidien pour m’avoir permis de m’exprimer librement.
Propos recueillis par Rachid Yahou