Béjaia : L’Aid El Adha célébré dans la joie

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L’Aïd El Adha est une fête religieuse un peu particulière par rapport aux autres fêtes du même genre ,du fait que beaucoup de familles, celles qui peuvent se le permettre bien évidemment, égorgent un mouton.

Cette année, comme toutes celles qui l’on précédée, à Béjaia, l’Aid reste une fête de grande communion qui rassemble tous les membres de la famille même les plus éloignés reviennent parfois pour être de la partie. Elle est célébrée avec faste et la joie se lisait d’ailleurs presque sur tous les visages tout souriant bien entendu.

Donc l’Aid El-Adha dans nos villages de campagne est loin d’être un jour ordinaire. D’abord, c’est un jour de recueillement, de pardon et de piété ensuite il ya le sacrifice d’une bête comme le veut la tradition.

En clair, il est célébré dans le bonheur où enfants vêtus d’habits neufs comme tout d’ailleurs les adultes et les femmes, la plupart les mains peintes de henné et parant de leurs plus beaux atours, enthousiasmés se donnent à cœur joie aux rituels amusements par un programme riche et varié : les femmes comme des roses d’automne restent à la maison pour accueillir les invités, les hommes comme des lions dans leurs fourrures ,euh! pardon, dans leur burnous rendent visites aux proches et les enfants comme des petits princes occupent les placettes jouant et se querellant en lançant des pétards entre eux à qui veut bien en prendre. Souvent on entend le mot  » tiens « , suivi d’un autre mot  » aie  » quand la cible est touchée ou encore  » zut  » quand cette dernière est ratée.

Pourquoi la journée de l’Aid est exceptionnelle ? Hommes et femmes se lèvent tôt, avant la levée du jour pour se rendre au cimetière se recueillir sur les tombes des morts. Des cortèges se forment sur les routes.

Des silhouettes dans le noir et dans le calme de la brise matinale, se dirigent vers les cimetières bondés de monde où chacun se recueille sur la tombe d’un proche, d’un voisin ou d’un ami. Certains récitent la Fatiha ou prononcent à voix basse des mots de pardon, d’autres ne résistant pas à l’émotion laissent échapper des sanglots. De retour du cimetière, dés les premières lueurs du jour , les femmes préparent les tables garnies de gâteaux et les fidèles se rendent à la mosquée pour la rituelle prière de l’Aid. Du minaret entonnent les versés coraniques récités par le muezzin, appelant les gens à plus d’amitié et de solidarité entre eux et à bannir la haine dans leur coeur, facteur de division, d’appauvrissement de la communauté et de deuil.

Les autres adultes attendent impatiemment la sortie des fidèles de la mosquée pour égorger chacun son mouton et les enfants pouponnés et habillés de vêtements pour accompagner les parents dans des visites chez les proches, suivies de salutations et d’embrassades de fraternité. Dans chaque maison, on y trouve sur la table des confiseries, des pâtisseries, des gâteaux traditionnels, du thé du café du lait chaud et des boissons gazeuses et juteuses. Les femmes rayonnantes et plus belles que jamais, d’un sourire invitent à chaque fois à prendre un café un verre de limonade ou un gâteau. La tradition recommande à chacun de faire le tour des proches et des amis et de saluer tous ceux qu’il croise sur son passage pour enfin rentrer chez lui avec la fierté du devoir ancestral accompli . Il faut dire aussi que les citoyens sont évocateurs de cette journée en créant des ambiances atteignant leur paroxysme. Ils mettent en scène un paysage décoratif où les espaces et les rues sont occupés par des fêtards, grands et petits, qui vaquaient à leurs occupations, des voitures en stationnement et les commerces ornés de produits anciens et nouveaux. Les étals ou sont entreposés des jouets pour enfants et des fruits et légumes occupent même les trottoirs. Des fanions aux couleurs bigarrées sont exposés en guirlandes. Des pétards éclatent de partout.

Les rues sont maculées de sang provenant de l’égorgement de moutons. Ce qui est fabuleux c’est que cette journée commémorative rassemble tous les membres de la famille et parfois même certains retraités émigrés , qui malgré l’éloignement, tiennent à partager une fête qu’ils ont ratée des décennies. Les quartiers fourmillent de monde, des groupes se forment dans des coins et les placettes et se racontent des souvenirs marqués par des événements anciennement vécus et parfois on entend une voix s’élever pour dire :  » Ah! voilà monsieur untel que je n’ai pas vu depuis des années « , les cafés sont pleins à craquer où des fervents joueurs de dominos envahissent les tables. l’Aïd est une fête de retrouvailles entre les membres de la famille et les villageois qui deviennent une famille élargie le temps d’une journée.

Une fête immortalisée par des appareils photos ou des caméscopes pour immortaliser les souvenirs et les envoyer aux proches ou amis lointains.

L.BEDDAR

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