Le village d'Aït Argane dans le dénuement

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Distant de 8 kilomètres du chef-lieu communal d’Agouni Gueghrane, le village d’Aït Argane fait face à une myriade de carences dans plusieurs secteurs de développement.

En matière d’alimentation en gaz naturel, le village n’est pas retenu dans le plan de masse effectué il y a plus de deux ans. Pourtant, ce hameau est situé à plus de 1 200 mètres d’altitude. «Nos avons entrepris des démarches auprès des services de l’APC et de la daïra dans l’optique d’intégrer notre village, malheureusement et à ce jour, on n’a rien vu venir», dira un habitant d’Aït Oualhaj. La route qui relie ce village au chef-lieu laisse à désirer. Plusieurs anomalies ont été signalées sur cette chaussée caractérisée par des trous béants et des crevasses à plusieurs endroits, en plus du rétrécissement des virages. «Nos routes sont depuis très longtemps dans un état de dégradation avancé ce qui rend la conduite très difficile et dangereuse. Les responsables municipaux avaient été sollicités pour la réfection de ce tronçon, sans suite», déplore un autre. Quant à la masse juvénile, aucun projet n’est venu au profit des cette catégorie, mise à part la bibliothèque édifiée par les villageois et qui accuse un manque criant en matière d’équipements. «Nous avons demandé aux autorités de réaliser une aire de jeu dans des quartiers où le foncier est disponible. Hélas, à ce jour, nous n’avons eu aucune réponse favorable. Les jeunes de ce bourg n’ont d’autre alternative que d’occuper les cafés maures», déplore un père de famille soucieux de l’avenir de ses deux enfants. «D’un côté l’Etat lutte contre l’exode rural, de l’autre, il ne dote pas les villages des moyens nécessaires pour une vie décente». En effet, le manque de moyens adéquats pour une vie digne aggrave le quotidien des habitants de ce paisible bourg.

Leur seule source de revenus relève des travaux agricoles et de l’élevage.

«La misère colle à la peau de chacun de nous, avec en prime l’augmentation du chômage et l’isolement. Notre population n’a d’autre alternative que de s’orienter vers l’agriculture et l’élevage», dira un jeune berger, en soulevant les risques auxquels sont exposés, lui et ses semblables. «A maintes reprises, nos bêtes ont été égarées dans la montagne sans qu’elles puissent être sauvées par les servies concernés. Il y a lieu de signaler le cas d’une chèvre qui a passé plus d’une semaine dans la montagne, à une hauteur inaccessible. L’équipe de sauvetage de la protection civile qui s’est rendue sur les lieux est, faute de moyens, revenue bredouille.

C’est une équipe de ski qui a pu sauver la bête», racontera-t-il. Ce cas témoigne encore une fois du manque en matière d’équipements et de moyens nécessaires pour ce village enclavé par sa situation géographique. Une région qui devait être un pèlerinage touristique. En outre, durant la saison hivernale, la vie ce complique pour ses quelque deux mille âmes. Le village est en fait coupé du monde lors des fortes chutes de neige.

Le P/APC d’Agouni Gueghrane indiquera à ce sujet : «Le chasse-neige que nous avons acquis, il y a des années, est bloqué puisque la municipalité est aussi agonisée, certains élus refusent de signer », se poursuit «plusieurs projets sont bloques pour cette raison (blocage) ».

M. Zerbout

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