L’homme à la femme idiote

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Le mariage est une sorte de loterie, il y a ceux qui gagnent et ceux qui perdent, c’est d’un perdant que nous allons vous parler, à travers cette histoire tirée d’un conte du terroir.Jadis, un homme a épousé une femme d’une grande naïveté. Voulant imiter ses voisines pleines de dextérité, un jour elle dit à son mari s’apprêtant à se rendre au marché.Aouid thadhout’ak’z’dhagh avernous- Ramène de la laine, je vais te tisser un burnous. L’homme est heureux d’entendre de tels propos. Le soir en rentrant chez lui, il lui ramène un ballot de laine. Voyant le volumineux ballot, la femme est effrayée, elle ne s’attendait pas à une aussi grande quantité à laver, à carder et à tisser. Prise soudainement de paresse, elle met la laine dans un coin et l’oublie. Huit jours passent sans que la laine ne soit déballée. Comme est mardi et jour de marché, son mari lui dit :Assagi d’ thlathasired’ thadhout’ enni !- Aujourd’hui c’est mardi lave la laine, je t’en prie !Sa femme lui répond :- Assagi d’thlatha our iouatha !- Aujourd’hui c’est mardiCe n’est pas le moment de laver !Le lendemain son mari lui dit :A thamet’touth sidred’thadhout’ enni- Femme lave la laine !Elle lui répond :Assagi d’larvâOur Ilaq ara !- Aujourd’hui c’est mercrediLe lavage n’est pas recommandé !Le surlendemain il lui dit de nouveau.A thamet’t’outh sired’Thadhout’ enni !- Femme lave la laine !- Elle lui répond agacée.Assagi d’ lekhmisMa thellidh d’ouk’yisArre thadhout’ i vav is !- Aujourd’hui c’est jeudiSi tu es un homme senséRends la laine d’où tu l’as achetée !Son mari est étonné, pour ne rien envenimer, il se rend aux champs pour faire paître ses brebis.Restée seule à la maison, la femme prend la laine, la met dans l’écurie familiale (adaynine) et la recouvre d’une dalle de pierre pour l’entasser. C’est sa façon à elle de s’en débarrasser.En rentrant le soir chez lui, l’homme est intrigué de ne pas voir le ballot de laine trôner à l’endroit habituel. Il se dit, que sa femme a peut-être lavé la laine et mise à sécher, mais dubitatif, il l’appelle pour s’enquérir du ballot.- Pour toute réponse, sa moitié lui dit :La laine est dans l’écurie elle n’est ni lavée, ni cardée !L’homme tape sur ses cuisses des deux mains de dépit et, va voir la laine. dès qu’il soulève la dalle, celle-ci s’est transformée en trésor scintillant de pièces d’or.Il prend le trésor et le montre à sa femme, en lui recommandant de n’en parler à personne. Elle acquiesce. Pour le mettre à l’abri de tous les regards indiscrets, il le met dans un “ak’oufi’ (silo à grains). Mais il omet de dire à sa femme que le trésor à une grande importance et qu’elle doit veiller sur lui comme sur la prunelle de ses yeux.Cette omission va s’avérer par la suite, fatale pour le trésor. Un jour, alors que son mari se trouvait aux champs, un marchand de céramique (afekhar) se présente devant sa maison. Comme la femme avait besoin d’un grand plat (thavaqithe) et qu’elle n’a pas de quoi payer, naïvement elle demande au marchand :- Je n’ai pas de pièces en argent pour te payer, par contre, j’ai tout un trésor en pièces d’or, accepte-tu de me les échanger contre ce grand plat que voici !Voyant qu’il avait à faire à une simple d’esprit, le marchand lui dit :- J’accepte le marché !Elle se saisit du plat ; le marchand ahuri, lui donne tout son lot en contrepartie, mais elle refuse et lui dit : – Je n’ai besoin que de ce plat, je n’en ai que faire des autres.

A suivre

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