Baisse des prix jusqu’à l’Aïd

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C’est Issaâd Rebrab, le P-DG du plus important groupe agroalimentaire algérien, qui l’a confirmé hier, lors d’une conférence de presse sur l’industrie agroalimentaire en Algérie, qu’il a animé au siége national de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Ainsi, indiquera le patron de Cevital, le marché est normalement approvisionné car, souligne-t-il « nous nous sommes pris à l’avance cette année ». Il indiquera que le prix de sortie d’usine du sucre est fixé à 36,5 DA TTC le kilo. Le smen connaît une baisse de 10 DA TTC. L’huile végétale baissera, quant à elle, de 1 DA TTC, toujours en prix sorti d’usine. Ces réductions s’étaleront, comme le note l’invité de l’UGCAA, jusqu’au jour de l’Aïd El Fitr. Ces indications sont données pour enrayer comme l’affirme Rebrab, la spéculation qui pourra intervenir en ce mois de consommation à outrance des produits alimentaires. Pour le sucre, Rebrab soulignera que la baisse consentie pour ce produit s’est faite « au détriment des marges bénéficiaires de l’entreprise ». A se référer à son premier responsable, Cevital, en bonne entreprise citoyenne, veut moraliser le marché et impulser une démarche qui profitera au citoyen. « Nous voulons que notre geste soit imité par les autres », dira-t-il. Il reviendra longuement et en détails sur les facteurs qui ont contribué aux hausses spéculatives des prix de cette denrée sur le marché national, ces dernières semaines.L’accord d’association avec l’Union européenne, entrée en vigueur le 1er septembre dernier permet à l’Algérie d’importer avec 0% de tarifs douaniers, un contingent de 150 000 t/an. Comme nous approchons la fin de l’année, cette quantité est donc divisée par trois, soit 50 000 tonnes. Ce quoi s’est passé, explique Rebrab, c’est qu’il y a eu un rush sur l’importation de cette matière. Résultat : 3 fois plus de la quantité autorisée a été importée, soit 150 000 tonnes. Les importateurs ont passé commande sur le marché européen, à un moment où les prix du sucre mondiaux étaient élevés. « Les Européens au vu de la demande de nos importateurs ont augmenté les prix de leur sucre de 30% », précisera le patron de Cevital. Arrivé en Algérie, comme le prévoit le règlement, seul le 1/3 des 150 000 t/an importés ont été exonérés totalement des droits douaniers. « Alors sur le marché, le sucre contingenté est revenu aux importateurs entre 33 et 37 DA le Kg, et l’autre partie soumise à 30% de tarifs douaniers à 45 DA le kilo », indiquera le conférencier. Et d’ajouter que « certains importateurs, animés par l’appât du gain, ont fait en sorte de bloquer leur sucre dans les ports pour influencer à la hausse les prix ». Mais, notera l’orateur, c’était sans compter sur les acteurs nationaux de l’industrie du sucre, comme Cevital qui a « maintenu les mêmes tarifs ». Les grossistes se sont donc calmés, affirmera Rebrab, qui assure que « aujourd’hui, au premier jour du mois du carême, il y a suffisamment de sucre sur le marché ». Pour le P-DG de du groupe agroalimentaire de Béjaia, il faudrait que tous les acteurs du marché du sucre s’impliquent pour réguler le marché et « tirer les prix vers le bas », afin d’éviter la spéculation. Dans une démarché motivée par le souci de la réalité des prix, Issâd Rebrab dira qu’une marge qui ne saurait en principe dépasser 8,5 DA, doit être partagée par les distributeurs, les grossistes et les détaillants. Soit 1,5 à 2 DA le kilo pour le grossiste, et 5 DA pour le détaillant. Ainsi, le prix aux consommateurs ne saurait dépasser 45 DA/Kg. Par ailleurs, le patron de Cevital insistera sur la difficulté à réguler le marché du sucre et à maîtriser les phénomènes spéculatifs, qui se nourrissent surtout des rumeurs. « Pour cela, il faut être un producteur qui couvrent 100% des besoins nationaux en sucre », soutient-il. C’est justement c’est ambition que concrétisera Cevital dans 2 ans. « Cevital qui couvre aujourd’hui 60% des besoins locaux en cette matière, passera à la vitesse supérieur et assurera 100% de nos besoins d’ici à juillet 2006, soit un million de tonnes par an au lieu de 600 000 t/an actuellement », annoncera l’homme d’affaires algérien.

Elias Ben

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