Jusqu’à quand ?!

Partager

La route nationale N°12, desservant la ville de Tizi Ouzou vers les versants Est, Nord, et Sud-est, a été fermée hier encore au niveau de Tala Toulmouts, près de la zone industrielle Aïssat Idir d’Oued-Aïssi. Les contestataires, ayant usé d’objets hétéroclites auxquels ils ont mis le feu, ainsi qu’un pilonne électrique métallique pour bloquer la circulation routière, disaient s’insurger contre leur «exclusion de la liste définitive des bénéficiaires des logements sociaux». Ces citoyens habitants la banlieue Est de la ville de Tizi Ouzou se considèrent «lésés» par l’administration en charge de ce dossier.

Ils réclament dès lors «un quota conséquent de logements sociaux». Le procédé qu’ont utilisé ces «mécontents» et «lésés de l’administration», n’a fait, hélas, que léser des milliers de leurs concitoyens qui se sont retrouvés piégés aux premières heures de la matinée sur cet important tronçon autoroutier. D’immenses bouchons, comme à chaque action similaire, se sont formés sur la voie rapide qui dessert la ville de Tizi Ouzou. Des files de voitures, de bus de voyageurs et d’étudiants et des engins, se sont allongées en très peu de temps.

C’est que la grande circulation quotidienne qui sévit sur cette grande route, notamment dans les premières heures de la matinée, peut créer, en quelques secondes, un ou plusieurs bouchons monstres, notamment en cas de sinistre ou d’une fermeture illégale. Hier, c’était la troisième fois depuis 10 jours que les routes de Tizi Ouzou sont bloquées par des groupes de citoyens qui ont recours à ce genre d’actions pénalisantes pour leurs semblables. Des actions qui interviennent en effet après une accalmie qui aura duré une année, soit depuis l’avènement du Hirak, durant laquelle aucune route principale n’a été intempestivement fermée à la circulation, alors que c’était devenu une litanie quelques mois avant.

«Pour rejoindre mon lieu de travail à partir de mon village qui se trouve dans la périphérie de Tizi Ouzou, j’ai dû emprunter des routes secondaires escarpées à divers endroits. Le trajet s’est presque quadruplé, car habituellement je mets entre 15 et 20 minutes de route, alors qu’aujourd’hui il m’a pris un peu plus d’une heure», relate un fonctionnaire à ses amis dans un café de la ville. Le monsieur, qui n’est arrivé en ville que vers 10h, a dû justifier son retard auprès de ses employeurs.

La situation la plus insoutenable n’est, néanmoins, pas ce retard de deux heures de ce monsieur pour rejoindre son lieu de travail, c’est plutôt celle de ces automobilistes pris au piège à l’intérieur de la grosse file qui s’est formée en un laps de temps record depuis le point de contestation jusqu’à la bretelle de Tamda. «Si tu es pris dans l’étau des voitures ou camions, tu es un routier fichu ! Tu ne peux ni faire demi-tour pour chercher une route ou piste qui te sauverait de l’infernale attente entre les gaz d’échappement, ni avancer car tout est bloqué», racontait, au bord de la crise de nerfs, un chauffeur de bus pris en plein dans les bouchons de la matinée.

Ces deux cas sont l’illustration du calvaire de milliers de passagers, entre étudiants, travailleurs, malades ayant un rendezvous médical ou de contrôle, ou des citoyens lambda qui affluent chaque matin au chef-lieu. Ils sont les premières, les seules victimes de ceux qui ferment les routes, impuissants et désarmés, ne pouvant que maudire ces actions devenues trop récurrentes en Kabylie.

M. A. T.

Partager