La Dépêche de Kabylie : La commune d’Ath M’likèche a vécu de longs mois durant un blocage. Cette situation a-t-elle eu des répercussions sur son développement ?
M. Cherifi : En effet, notre APC est restée bloquée pendant près de deux ans. Cela est dû au fait que l’Assemblée ne voulait pas travailler avec l’ex-président. Par la suite, on m’a désigné comme chargé de la gestion des affaires communales et trois mois après, soit le 26 novembre 2010, on m’a installé comme P/APC. Durant les années de blocage, les projets de développement étaient gérés par l’administration. Les seuls inconvénients, c’est qu’il y avait une certaine opacité dans la gestion et une insatisfaction des citoyens, du moment qu’il n’y avait pas d’interlocuteur pour les écouter et prendre en charge leurs doléances.
Bien des P/APC des circonscriptions rurales se disent pénalisés par le découpage administratif de 1984. Est-ce qu’Ath M’likèche est logée à la même enseigne ?
Le dernier découpage nous a incontestablement lésés en nous attribuant des montagnes et des falaises abruptes, a contrario de certaines de communes qui disposent de vastes plaines se prêtant aussi bien pour l’agriculture, l’investissement industriel ou l’implantation de projets d’utilité publique.
Néanmoins, nous sommes là pour combattre ce genre de problèmes en réalisant des investissements qui conviennent le mieux à notre relief et à nos spécificités. Mais le désenclavement de la région est un préalable à tout investissement.
A propos d’investissement, il y a au titre du programme 2011, un projet dans le domaine agricole et consistant en des plantations arboricoles (cerisiers) et oléicoles d’une superficie de 30 ha au profit des citoyens. Nous avons suffisamment de réserves foncières pour créer par exemple des zones d’élevage et promouvoir le tourisme de montagne en érigeant des infrastructures au niveau du site d’Aïn Zebda.
Pensez-vous que les PDAU intercommunaux actuellement en cours d’élaboration puissent contribuer au développement des communes rurales ?
Nous sommes favorables à ce genre de projet car ils représentent des solutions d’avenir, en ce sens qu’ils permettront aux communes de s’entraider en conjuguant leurs efforts. Les CET sont un exemple d’intercommunalité et dont la concrétisation permettra à toutes les communes parties prenantes d’éradiquer définitivement leurs décharges sauvages.
La gestion participative est-elle intégrée dans les mœurs à Ath M’likèche et dans quel cadre s’exerce-t-elle ?
Il n’y a pas de structure officielle pour la participation de nos concitoyens à la gestion de la commune, mais cette participation n’en est pas moins effective. En effet, nous travaillons en étroite collaboration avec le mouvement associatif pour trouver des solutions à tous nos problèmes. J’en veux pour preuve, l’éradication de la décharge sauvage d’Aïn Zebda, qui n’a été possible que grâce à la contribution des représentants des citoyens. De même que les autres projets comme les PCD et les logements FONAL font l’objet d’une consultation à la base. Je tiens à rappeler que les portes de l’Assemblée sont ouvertes pour tous les citoyens de la commune.
Quelles sont les infrastructures et les équipements publics qui manquent le plus à Ath M’likèche ?
Il existe beaucoup d’insuffisances, notamment dans le secteur de la santé où l’absence d’une maternité rurale et d’un point d’urgence au niveau de la polyclinique se fait cruellement sentir. Il est aussi à déplorer la fermeture des salles de soins des villages Tabouda, Ayacha et Imrabden, qui pénalise énormément la population de ces localités.
Pour conclure…
Tout d’abord, je tiens à remercier votre journal pour l’intérêt qu’il porte à notre commune. Je rends hommage aussi à l’Assemblée communale et aux citoyens de notre circonscription, sans omettre le wali pour avoir débloqué notre APC et relancé le projet de son nouveau siège.
Propos recueillis par N. Maouche.