Le wali exige un état des lieux

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La date butoir du 15 janvier a été fixée par le wali de Tizi-Ouzou afin qu’une réelle situation des habitations illicites, au niveau de la wilaya, soit recensée par les P/APC et les chefs de daïra.

Sur les vingt mille (20 000) constructions illicites recensées au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, depuis la mise en application de la loi 8-15 du 20 juillet 2008 fixant les règles de mise en conformité des constructions illicites et leur achèvement, seules deux mille (2000) ont été régularisées. C’est ce qui ressort du bilan établi par la direction locale de l’urbanisme et de la construction. Un bilan exposé par le directeur de la Duc, hier à l’ouverture des travaux d’un séminaire présidé par le Wali et consacré aux habitations illicites. Cette opération a, pour rappel, débuté depuis plus de trois années, mais n’a pas pour autant connu d’engouement auprès de la population locale. Cette action visait à mettre en conformité administrative toutes les constructions qui étaient jusque là illicites. Les statistiques avancées par la Duc semblent, néanmoins, loin de la réalité du terrain. Le premier magistrat de la wilaya, M. Bouazghi, lui-même, a soutenu « la non-conformité de ces recensements à la réalité du terrain ». Ainsi, pour le wali, ces 20 mille habitations et constructions non conformes, recensées depuis le début de l’opération par la direction de l’urbanisme, ne sont que la face cachée de l’iceberg. Notamment en zone rurale où pratiquement toutes les habitations sont érigées «sans permis de construire ou alors loin des normes requises dans le permis de construire délivré », poursuivra le wali. Le milieu urbain n’échappe pas à ce fléau, car selon lui, « même les chiffres annoncés pour le chef-lieu de la wilaya, où seulement 270 habitations illicites ont été répertoriées par les services de la Duc, ne relatent par les réalité des choses. Mais avant que le secteur de l’habitation ne se conforme à la réglementation, il faudrait que la réalité du terrain soit mise à nue à travers, notamment, un recensement adéquat. Les représentants des communes et daïras de la wilaya ont été sommés par le wali de procéder à un véritable comptage. Le délai accordé par le wali aux présidents des APC ainsi qu’aux chefs de daïras a pour but de permettre à ces derniers d’établir une situation détaillée des constructions illicites à travers tout le territoire de la wilaya. Y compris leur nombre exact et le type d’infraction perpétrée par les propriétaires. « Il me faut une situation détaillée », précisera le wali aux responsables présents à la séance des travaux consacrée au bilan de l’opération de lutte contre les habitations illicites, initiée depuis deux années. Les chefs de daïras sont, de leur coté sommés par le premier magistrat de la wilaya, de présenter des rapports de situation des habitation illicites au sein de leurs localités respectives.

Des équipements publics tout aussi illicites

Le directeur de l’urbanisme et de la construction au niveau de la wilaya soulèvera, par ailleurs, le problème des « assiettes foncières dont la nature juridique n’est pas déterminée ». Une réalité qui, selon lui, demeure la source de la prolifération de ces habitations. Par ailleurs, s’adressant aux différents directeurs et membres de l’exécutif, le premier magistrat de la wilaya, M. Bouazghi, exigera la régularisation des équipements publics : « Il faut que les équipements publics, qui demeurent, eux aussi, illicites, soit mis en conformité ». A noter que, les raisons de tels retards qu’accuse la wilaya de Tizi-Ouzou, dans la gestion du dossier de la régularisation des constructions dites illicites, fait suite à de nombreuses raisons. A commencer par la nature juridique des terrains sur lesquels sont implantées les constructions. Un autre phénomène est venu corser la réalisation de l’opération de mise en conformité des constructions illicites et leur achèvement, il s’agit de la bureaucratie administrative qui n’encourage guère les citoyens à se rapprocher des services de la DUC pour déposer leurs demandes de régularisation.

T. Ch.

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