«La fête de la figue est un support pour faire connaître la région»

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Saïd Adnani est un jeune caméraman qui s’est investi corps et âme dans l’audiovisuel. Après des études dans le domaine et l’obtention d’un diplôme de technicien supérieur, il rentre de plein pied dans la vie active avec une caméra sur les épaules et, depuis, il ne cesse de persévérer.

Se lançant d’abord dans le tournage de clips, il abandonne ce créneau pour sa consacrer au film documentaire. Il vient de réaliser son premier film documentaire dédié à la figue de Béni Maouche, qui sera diffusé prochainement par la chaîne 4 de l’ENTV. Rencontré lors de la fête de la figue qui s’est tenue il y a environ un mois à Beni Maouche dans la wilaya de Béjaïa, nous l’avons sollicité pour une interview et il a répondu aimablement à nos questions.

La Dépêche de Kabylie : Pourquoi avez-vous choisi Beni Maouche pour votre premier film documentaire ?

Saïd Adnani : Mon film documentaire touche presque toute la région d’Ath Aïdel. Mais je dirai que la majeure partie du tournage est consacrée à Beni Maouche, une localité qui m’a vraiment impressionné sur plusieurs plans. C’est une région historique qui a donné un lourd tribu durant la guerre de libération nationale. Des villages totalement rasés par l’armée française comme celui d’Ath Khiar, devenu célèbre parce qu’il porte encore les stigmates d’une guerre où les forcenés paras tuaient et détruisaient tout sur leur passage. C’est aussi une région touristique par excellence, présentant des paysages enchanteurs qui émerveillent les visiteurs. Beni Maouche étale tout son charme avec sa verdure qui atteint son summum, été comme hiver. C’est une région qui possède un produit agricole du terroir, la reine figue, fierté de toute la région. Chaque année, une fête lui est consacrée. Le figuier de Beni Maouche se complète aussi avec le caprifiguier de Tansaout. C’est la thématique de mon film documentaire que j’ai présenté à la chaîne 4 de la télévision Algérienne pour sa diffusion.

Vous faisiez quoi avant de vous lancer dans le film documentaire ?

J’exerce à l’université de Béjaïa dans le domaine de l’audiovisuel et je réponds présent aux sollicitations des chanteurs pour le tournage de clips. J’en ai réalisé plusieurs dont quatre pour Agraw. Vite, je me suis rendu compte que je n’étais pas un homme de salons. La nature qui m’a vu naître et grandir m’appelle à chaque fois que je me rends à Tansaout, mon village natal, et évidemment je passe par Béni Maouche. De cette fascination des paysages de la région, qui s’ajoute à réputation de la figue fraîche qui domine toutes les tables culinaires en été m’est venue l’idée de réaliser un film documentaire sur la région. Je suis présent à cette fête de la figue pour un deuxième film documentaire sur la figue. Ça me permet d’avoir un contact direct avec les producteurs. Je m’intéresse à la description de toutes les phases de production, d’exploitation, de conditionnement et d’écoulement de la figue. Cette fête de la figue est un vrai support publicitaire pour faire connaître davantage la région sur les plans culturel, historique, touristique et économique. Elle met à l’honneur la figue, un produit agricole du terroir qui demande à être labellisé. A travers cette fête, d’autres produits agricoles de valeur comme l’huile d’olive, le miel, les légumes et les fruits locaux seront découverts par les visiteurs.

Avez-vous d’autres projets en tête ?

Je ne m’arrêterai pas en si bon chemin, je consacrerai d’autres films documentaires à d’autres produits du terroir de la région. La prochaine fois, je m’intéresserai à l’olive et son dérivé l’huile d’olive.

Je consacrerai aussi un autre film documentaire aux villages historiques d’Ath Khiar et Trouna, que je présenterai comme une référence des massacres de l’armée française durant la guerre de libération et ce, à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance de notre pays.

Interview réalisée par L. Beddar

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