Et on remet ça au collège Si Salah Youcef !

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Il y a une dizaine de jours, une délégation représentant les enseignants de Tamazight avait été reçue par le directeur de l’éducation de Bouira. Ce dernier, affirmait l’un des délégués, avait plutôt été attentif aux préoccupations qui lui ont été soulevées. Au terme de la rencontre, il s’était engagé à régler les problèmes, essentiellement d’ordre pédagogique, relevant de ses prérogatives. Il était dès lors attendu à rappeler à l’ordre les chefs d’établissements transgressant les contenus des circulaires relatives à l’enseignement de tamazight. Rappelons qu’entre autres transgressions soulignées par les enseignants, le coefficient accordé au gré des humeurs, à la matière, venait en tête. L’hostilité affichée à l’endroit de tamazight par quelques chefs d’établissements, notamment celui du collège Salah Si Youcef de Bouira, avait aussi été à l’ordre du jour de la rencontre. Cette hostilité se traduit par la diffusion des imprimés à remplir et se voulant des déclarations sur l’honneur que devraient parapher les parents, refusant que la langue amazighe soit enseignée à leurs enfants. Cela étant, il convient de souligner que, quand bien même l’excès de zèle est flagrant, ce directeur d’établissement s’appuie sur une réalité légale stipulant que l’enseignant de tamazight est facultatif. Pour le directeur de l’éducation, il n’était pas question d’exhiber ce caractère facultatif là où l’enseignement de tamazight suit son cours normalement, depuis quelques années, comme c’est le cas à Salah Si Youcef. Seulement, le directeur du collège incriminé ne l’entend pas de cette oreille : il a remis ça ! En effet, contre toute attente, le directeur en question s’est entêté à diffuser les fameuses déclarations, souligne dans une correspondance ouverte adressée au directeur de l’éducation par B. Brahim, enseignant de tamazight à Salah Si Youcef. Selon cet enseignant, la diffusion des imprimés dans la cour, a généré une situation d’anarchie parmi les élèves devenus immaîtrisables en classe». Il est aussi souligné dans la correspondance qu’au préalable le directeur avait espéré associer à l’opération, l’association des parents d’élèves. Cela n’a pas marché puisque 23 seulement sur les 300 parents ont répondu présents à la convocation.

S. O. A.

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