Souk El Khemis, une commune à l’abandon

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La commune de Souk El Khemis, à une quarantaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, semble avoir été oubliée par les autorités publiques et ce, à tous les niveaux. Et pour cause, cette municipalité n’enregistre aucun signe de développement urbain.

La population de cette municipalité se dit livrée à elle-même et délaissées par ses élus locaux. Il est vrai que Souk El Khemis est l’une des communes de wilaya les moins lotis en matière d’aménagement urbain et d’infrastructures publiques. : « On est marginalisés par l’Etat », dira Madjid, commerçant de son état. Avant d’ajouter avec un air dépité : « Quand je vois d’autres communes de Bouira et que je les compare à la nôtre, je me dis, qu’il y’a quelque chose qui ne tourne pas rond ! Voyez par vous-même, la population de Souk El Khemis vit dans le dénuement et la précarité la plus totale ! », s’est-t-il exclamé. Dans la plupart des localités visitées, ce sont toujours les mêmes contraintes et carences qui sont exprimées par les citoyens. Pas de raccordement aux réseaux d’AEP, le réseau d’électricité est défaillant avec des coupures récurrentes, le gaz naturel dont le projet a été inscrit dans le cadre du programme complémentaire de 2009 n’a pas été concrétisé. D’ailleurs, à propos d’électricité un habitant soulignera que les services de la Sonelgaz ont été alertés, à maintes reprises, des dysfonctionnements à répétition: « On a adressé une requête au SDC leur expliquant la situation, toutefois, aucune réponse ne nous a été délivrée à ce jour ! », regrettera notre interlocuteur. Par ailleurs, les routes qui mènent vers cette commune sont dans état de délabrement plus qu’avancé nids de poule, crevasses et autres pistes impraticables font partie du décor, notamment sur le CW22 qui relie la commune de Souk El Khemis à Djebahia, sur une distance de 10km. A signaler que cette route a fait l’objet d’une importante rénovation, il y’a de cela une année… S’agissant des infrastructures de base, elles sont très en deçà des attentes de la population, cette dernière est estimée à prés de 11000 âmes. Selon un élu local, la principale cause de ce manque en infrastructures est liée au problème du foncier et l’inexistence d’assiettes, le territoire de la municipalité est majoritairement constitué de terrains privés, ce qui empêche les responsables de projeter la réalisation des différents projets à même d’améliorer, ne serait-ce que le cadre de vie de la population. « Je comprends aisément les inquiétudes de mes concitoyens, ils ont tous le droit de vivre dignement et dans les meilleurs conditions. Néanmoins, on trouve les pires difficultés à trouver des terrains, sur lesquels, on peut édifier les différentes structures nécessaires au bon développement de notre commune », nous a-t-il signalé avant de préciser : « Notre commune survit grâce aux subventions directes de l’Etat, dans le cadre des différents programmes de développement (PCD, PSD) ainsi que son budget de fonctionnement ».

De leur coté les citoyens semblent résignés quant à la situation catastrophique de leur commune, ainsi, Mourad, jeune chômeur, lancera d’un ton exaspéré : « Notre commune est déshéritée et sa population méprisée par ses propres

élus ! ».

Ramdane B.

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