Chasse impitoyable aux sangliers

Partager

Nous l’avions déjà rapporté sur ces mêmes colonnes : les sangliers arrivent jusqu’aux portes des maisons. Si les agriculteurs n’ont rien pu faire pour empêcher ces bêtes ravageuses de s’approcher de leurs champs, des chasseurs organisés viennent chaque week-end dans la vallée et les maquis environnants organiser des battues. Ainsi, en cette fin de semaine, plus d’une trentaine de sangliers ont été abattus. Du lever du soleil jusqu’à son coucher, des coups de feu n’ont pas cessé de retentir dans divers endroits notamment à Azru n’Tamarth ou encore du côté de Boufhima. Certes pour ces chasseurs, ce n’est qu’une partie de plaisir, mais pour les fellahs de la région, c’est un soulagement. « Je ne peux pas seul même aidé d’autres fellahs veiller sur quatre hectares de plantations. Je n’ai aucune arme pour les éloigner. On lutte avec des mains nues ou en allumant des feux tout autour. Ces bêtes saccagent tout sur leur passage. Nous sommes très contents quand on voit tous ces chasseurs venir nous porter secours », nous a dit Aâmi Saïd un maraîcher de Boufhima. Quant à l’un des chasseurs ayant participé à toutes les battues organisées dans la région, il nous a fait savoir que l’élimination de ces sangliers est pour eux une passion et il a nié catégoriquement que les bêtes tuées étaient commercialisées comme le colportaient ici et là de mauvaises langues. Et d’ajouter : « Depuis des années, je fais partie de ces équipes de chasseurs. Nous nous sommes abstenus durant plus de douze ans notamment au moment où tous les maquis étaient infectés de terroristes. Et puis, c’était interdit durant toute cette période ». En définitive, l’action de ces chasseurs n’est donc qu’un avantage pour les maraîchers et autres agriculteurs de la région. D’ailleurs, ces derniers y participent activement en allant jusqu’à pénétrer dans des coins sombres où se cachent de groupes importants de sangliers au péril de leur vie. Depuis que l’Etat a remis les fusils de chasse aux citoyens auxquels ils ont été confisqués durant la décennie de terrorisme, l’organisation de ces battues d’antan ne fait qu’augmenter.

Amar Ouramdane

Partager