Le ras-le bol des habitants

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«Tous ces laissés-pour-compte depuis des décennies sont déterminés à mener des actions extrêmes dont je ne peux présager l’ampleur pour revendiquer le droit de vivre dignement si aucune oreille attentive ne soit à leur écoute, et j’espère éviter le recours à la violence et le squat déjà opéré et ce, par un règlement pacifique de cette question», telle est la conclusion d’une correspondance adressée au wali par le président de l’association de la cité de l’Indépendance sur insistance des 75 familles vivant dans des conditions extrêmement précaires et misérables dans une promiscuité inégalable aggravée par la menace d’effondrement de ce qui reste de leurs baraques, après le départ de certaines familles. Ces 75 familles sont d’ailleurs sommées d’évacuer les lieux car les terrains sur lesquels sont bâties ces maisons ont été déjà vendus à des tierces depuis une vingtaine d’années. Les habitants de ces bidonvilles ont par ailleurs sollicité le premier magistrat de la wilaya d’intervenir en leur faveur pour les reloger lors de la prochaine distribution des logements finis et réceptionnés au lotissement dit des 250 logements. “Nous tenons à porter à votre connaissance que nous vivons dans de dures conditions dans ces vielles habitations très vétustes ne répondant pas au minimum des normes de salubrité car elles datent de l’ère coloniale», tel est l’appel lancé au wali dans le même écrit. En tout cas, depuis le relogement de certaines familles dans le projet dit des 108, le risque d’effondrement est majeur d’autant plus que les murs restants sont fissurés et ne s’adossent plus à ceux déjà démolis. Le président de l’association, M. Sabar Yahia, nous a appris que les autorités sont sensibilisées par rapport à cette situation. “Le maire s’est déplacé jusqu’à notre cité. Il a répondu qu’il attendait un arrêté pour la distribution des 90 autres logements prêts en plus des 70 et des 40 dont les arrêtés datent de mars 2010 et de juillet 2011. Il faut entendre par là que nous n’aurions pas ces logements si l’arrêté des 90 n’était n’est pas signé dans les plus brefs délais. Une réunion est prévue au cours de la semaine avec le P/APC et une audience sera demandée au chef de daïra pour ce mercredi. Si ces listes n’étaient pas affichées d’ici dimanche, nous passerions aux actions de rue», nous a confié le président de l’association qui ne veut pas que la situation en arrive là. A entendre notre interlocuteur, la sagesse doit l’emporter sur la violence au moment où des citoyens continuent à prôner le squat défiant toute transparence et toute attente, ô combien longue, à cause du retard dans l’affichage des listes de bénéficiaires dans les délais impartis par la réglementation. Affaire à suivre.

Amar Ouramdane

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