Deux policiers assassinés

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Il est 2 heures du matin, ou un peu plus. En attendant d’être relevés, les policiers de l’ordre public en faction, ce jeudi, à Oued Hous, pas loin du jardin du quartier, ont, le temps de se réchauffer autour d’un feu, relâché leur vigilance. Le “répit” de quelques minutes leur coûtera cher. Ils seront mitraillés depuis la voie ferrée qui surplombe le jardin public et traverse la cité Zerrouki. L’effet de surprise et l’angle d’attaque lâchement choisi par le groupe terroriste ne donnera aucune chance aux forces de l’ordre : un policier est tué sur le coup, un second succombera à ses blessures tandis qu’un troisième est grièvement blessé. Le triste événement secoue et bouleverse la population de Oued Hous. Il faut dire que les jeunes de ce quartier réputé difficile ont fini, grâce à la politique de proximité menée par la sûreté de wilaya, par “apprivoiser” les policiers. “Ce sont nos frères (les policier) que les terroristes viennent d’assassiner”, hurle Abdelmalek qui croyait que “c’en est fini du terrorisme”. En fait, l’attentat terroriste de ce jeudi a réveillé les vieux démons. Il faut rappeler que le quartier en avait souffert, dix années durant. Razzias, incursions, descentes, représailles, encerclements… étaient au menu de son quotidien. La situation était telle que le Oued Hous était malgré lui naturellement suspect.Ce qui venait de se passer ce week-end a aussi, nous semble-t-il, rassemblé les jeunes du quartier, du moins ceux avec qui nous avions parlé, contre le diktat terroriste. “Nous dénonçons l’acte terroriste et nous nous inclinons devant la mémoire de nos frères policiers”, tenait à dire Djamel à ce propos. Le même état d’esprit semble caractériser l’ensemble des Oued Housis. Impensable dans les années 1990. L’attentat terroriste n’a pas manqué aussi de susciter une lecture politique. Des observateurs estiment qu’un tel acte en plein chef-lieu de wilaya vise en premier lieu le projet d’amnistie générale. Mais cela reste une lecture. Le terroriste, lui, ce tentacule venu des abysses, est toujours nourri par une idéologie intégriste aux allures BCBG.

Anzar O.

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