La gare ferroviaire dans un état piteux…

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La gare de chemin de fer de cette ville datant de la période coloniale est dans un état de dégradation avancé.

Arrondissement au temps de la colonisation, deuxième grande ville de la Wilaya de Béjaïa actuellement et promu comme wilaya déléguée dans le prochain découpage administratif, Akbou, a connu ces dernières années un développement effréné sur le plan social et économique avec un grand marché multiple et une zone d’activités comme il y en a très peu dans le pays, mais figurez-vous bien que la gare de chemin de fer de cette ville datant de la période coloniale est dans un état de dégradation avancé. D’ailleurs, il était 16h quand nous voulions prendre le train sur Béjaïa et nous n’avons trouvé personne dans cette gare pour nous renseigner sur les horaires. Les voyageurs du rail d’Akbou durant l’attente de l’arrivée d’un train sont condamnés à supporter en plein air et debout, la pluie, la chaleur ou le vent par manque de bancs et d’abris. N’ayant bénéficié d’aucun rafistolage, la bâtisse est dans un état de dégradation avancé. La salle d’exploitation est fermée au public et le logement occupé par une famille. Le muret en pierre taillée orné d’un fer forgé servant de clôture est encore en place et montre la grandeur de cette gare de voyageurs et de marchandises du temps de la colonisation, car c’est de là qu’il était acheminé par train vers d’autres cieux le minerai de fer de la mine de Gueldamen. Portes et fenêtres arrachées laissant libre accès aux délinquants, cette gare est devenue une pissotière. Elle ne possède pas de quais pour la montée et la descente des voyageurs du train. «Par manque de quai, c’est une personne qui place une chaise pour la montée des voyageurs à bord du train», témoignera Toufik, un jeune qui a accompagné son père âgé pour prendre le train sur Alger. L’insécurité règne en maître la nuit dans cette gare. La route qui la desserve et le parking de l’entrée sont en nette dégradation et nécessitent un éclairage public pour la sécurité des voyageurs qui prennent le train tôt le matin ou qui descendent tard le soir. Le secteur du transporteur des chemins de fer est relancé dans notre pays avec l’amélioration des voies ferrées et l’acquisition de locomotives neuves pour la création des trains rapides. Mais, comment peut-on donc parler de la relance du secteur des chemins de fer dans la wilaya de Béjaïa avec une gare pareille, aussi délabrée, dans la deuxième grande ville de la wilaya.

…Et la RN26 au bord de l’asphyxie

Le trafic routier sur la RN26 est en bute à de graves perturbations dans la région d’Akbou. Le segment de l’axe routier, long de plusieurs kilomètres, compris entre la ZAC de Taharacht et l’ex-zone industrielle, située à la sortie ouest de la ville, est un goulot d’étranglement. Le trafic se fait encore plus pressant à la veille des départs de vacances, des fêtes et des jours fériés, périodes durant lesquelles la situation vire à la paralysie. Des milliers d’usagers se retrouvent bloqués dans leurs véhicules, immobilisés sur la chaussée. D’aucuns tentent désespérément de rebrousser chemin pour emprunter d’improbables itinéraires. «Cela ne peut plus continuer comme ça. Ou bien, on nous règle ce problème ou alors, il ne restera plus qu’à changer de métier», peste le propriétaire d’un fourgon de transport public, assurant la ligne Akbou-Seddouk. «La semaine dernière, je me suis retrouvé bloqué avec ma famille à Akbou. Il m’a fallu transiter par Chellata pour rejoindre Ighzer Amokrane, en louant un taxi à 1 200 Da », fulmine un père de famille d’Ouzellaguen. Beaucoup parmi les travailleurs et les lycéens scolarisés à Akbou nous ont confié être contraints de faire plusieurs kms à pied pour aller au travail ou rentrer chez eux. «Cela nous arrive pratiquement chaque semaine. Quand ce n’est pas la cohue pour monter dans le bus, c’est la marche sous la pluie ou le froid, pour échapper au piège des bouchons», témoigne désabusé un fonctionnaire résidant au village Laâzib.

«C’est un problème qui requiert une solution urgente, car c’est le deuxième pôle économique de la wilaya qui s’en trouve paralysé», estime un usager de la RN26, routier de son état.

L. Beddar/ N. Maouche

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