Des carences à combler

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Très nombreux sont les citoyens qui nous ont fait part de leur incompréhension et de leur déception quant aux dysfonctionnements qui subsistent au niveau de quelques services du centre hospitalier Mohamed Boudiaf de la ville de Bouira.

Nous commençons par le centre d’imagerie médicale de l’hôpital qui ne fonctionne pas à plein temps, notamment pour le scanner. Il paraît que la cause de ce dérèglement revient au manque de spécialistes en radiologie, alors qu’un centre de cette ampleur requiert la présence de trois radiologues spécialisés qui doivent se relayer de manière permanente, ou du moins régulière, pour garantir un fonctionnement approprié. L’autre entorse se trouve au niveau du service de la maternité qui est d’une capacité de 64 lits, et qui souffre remarquablement d’un manque de spécialistes en gynécologie. Ce grand vide est colmaté par des médecins généralistes, mais qui restent limités quand il s’agit de la gynécologie, à plus forte raison quand c’est un cas qui relève de la chirurgie gynécologique. Même les gardes sont garanties par des médecins généralistes, nous a-t-on dit. Un autre service représente également un déphasage, et il est question du service des urgences. Bien que des démarches et mesures sérieuses aient été appliquées, notamment pour ce qui est de doter les services des urgences en équipements médicaux importants, il reste que la demande dépasse de loin l’offre. Et en définitive, les structures hospitalières se trouvent en surcharge et dépassées, particulièrement celles qui ont l’aptitude de garantir des soins spécialisés. Devant ce constat remarquable et préoccupant à la fois, le secteur de la santé a lancé des opérations d’accomplissement, de rénovation et de réhabilitation de structures hospitalières dans la wilaya de Bouira. Comme pour le cas du centre hospitalier de la ville de Sour El Ghozlane qui fut jadis de renommée nationale. Les travaux consentis pour sa réhabilitation ont consenti 13 milliards 500 millions de centimes. De même pour le nouveau centre d’hémodialyse de la même ville qui a coûté 9 milliards de centimes, des polycliniques implantées à Bouira, Oued El Berdi, Bordj Okhriss, et autres localités nouvellement dotées. En contrepartie des efforts qui restent à consolider et à être permanents pour garantir une large couverture médicale aux populations, il convient de signaler qu’à la hauteur de certaines communes de la wilaya de Bouira, les centres hospitaliers existants n’arrivent pas à assurer pleinement cette tâche, car tout simplement dépassés par une demande exorbitante. L’hôpital d’Aïn Bessem est cité à titre illustratif pour la surabondance des patients qui affluent des 17 communes qui relèvent de sa circonscription, et il arrive aussi qu’ils viennent des autres régions lointaines. Donc ces structures de prise en charge médicale se trouvent débordées. Il faut saluer l’apport du secteur privé qui a consenti des investissements dans le domaine médical en réalisant trois cliniques dans la ville de Bouira pour ne citer que celle-ci. Mais le problème réside dans l’incapacité de la plupart des populations qui représentent la frange la plus démunie en matière de moyens financiers. Tout en sachant que les prestations médicales dans ces cliniques ne sont pas à leur portée, même si nous trouvons les spécialités dont ont grandement besoin les patients, à savoir la chirurgie générale, urologique, gynécologique, un peu moins ophtalmologique, et encore moins la chirurgie cardiologique. En définitive, pour arriver à un équilibre sur le plan de la couverture médicale, à vrai dire sanitaire, le secteur de la santé publique se doit de considérer une réelle politique de santé qui pourrait avoir à l’avenir des conséquences acceptables et respectables, pour ne pas dire satisfaisantes.

Fahem H.

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