Quelques peu mises en veilleuse pour plusieurs les raisons objectives durant la décennie écoulée, les cantines scolaires, complément naturel de l’école sur le plan nutritionnel et éducatif, commencent à se réimplanter dans les zones défavorisées de la daïra de Lakhdaria. Créées par le décret 65/70 du 11 mars 1965, les cantines scolaires comme le stipule le décret, apportent gratuitement à l’enfant le repas de midi. Elles garantissent un apport non moins négligeable à l’alimentation apportée par la famille, avec un minimum de calories et vitamines nécessaires au développement harmonieux du corps de l’enfant. Dans le passé, un programme hardi, courageux et prometteur avait été instauré, qui consistait en la réalisation de structures adéquates fonctionnelles à travers toutes les communes de la daïra. Un restaurant scolaire central fut alors réalisé dans le centre-ville de Lakhdaria et devait accueillir pas moins de 3 000 rationnaires issus des différentes écoles environnantes. Parallèlement à l’apport financier de l’Etat pour le fonctionnement de ces restaurants scolaires, la participation symbolique des familles se trouvait un apport non moins négligeable en denrées alimentaires provenant du PAM (programme alimentaire mondial). Dans ce programme alimentaire, en plus de la farine et de l’huile, on trouvait des œufs en poudre, du thon séché et surtout les fromages, ce qui contribuait et arrivait à parfaire l’équilibre alimentaire demandé. Dépendant de la situation économique, la cantine scolaire avait perdu de son impact. Les cantines scolaires implantées dans le chef-lieu de daïra, se sont vues offrir à des structures non éducative, implantation de bureaux, salle de sport, privant de ce fait les centaines d’enfants issus pour la plupart de couches déshéritées de la société, à l’indispensable repas de midi.En plus de la crise économique qui a sévi dans le pays, la daïra de Lakhdaria s’est vue infliger une autre calamité : le terrorisme. Durant toute cette période, plusieurs cantines scolaires, toutes implantées dans des zones rurales, ont subi les méfaits des hordes barbares de cette fin du 20e siècle. Le matériel de nombreuses cantines scolaires a été volé ou détruit ainsi que les denrées alimentaires qui s’y trouvaient. L’insécurité d’alors aidant, l’absence d’approvisionnement régulier en denrées alimentaires, et surtout en eau, plusieurs cantines ont fermé leurs portes. La sécurité et la paix revenues, le retour des populations, une véritable course vers le renouveau de ce volet éducatif, empreint de solidarité. En plus de l’enveloppe financière allouée par l’Etat de 20 DA par jour et par bénéficiaire, la wilaya de Bouira consciente du rôle que jouent les cantines scolaires et dans le souci toujours constant d’améliorer l’alimentation scolaire, participe avec 2 DA par jour et par bénéficiaire. En plus des crédits et autre apport financier, la commune de Lakhdaria dont 9 cantines sont implantées sur son territoire, a déployé des efforts forts louables en direction de ces établissements par l’inscription d’une enveloppe financière annuelle affectée à l’achat de légumes secs, huile et tomate. Le nombre de cantines scolaires au niveau de la daïra ne cesse de grandir ainsi que le nombre de bénéficiaires au repas à la cantine scolaire, qui était de 4 200 en 2004 est passé à 6 400 bénéficiaires d’où une augmentation de 1 800. Si la participation des familles n’a plus cours, un effort supplémentaire soutenu par tous avec la participation effective d’associations de parents d’élèves, de communes, plus particulière dans ses prérogatives dans le domaine du recrutement aux postes sensibles de cuisiniers, qui actuellement ne l’est pas, de l’approvisionnement régulier des cantines scolaires en gaz butane afin d’éviter de dégrever le budget propre au bon fonctionnement de cette structure sociale et ce, en adéquation avec le contenu du décret. C’est l’ensemble de ces interventions qui, objectivement, pourront garantir à cette jeunesse, futurs citoyens d’une Algérie en marche, un développement tant mental que corporel.
Ath Mouhoub
