La campagne oléicole a débuté dans la vallée de la Soummam avec, il est vrai, plusieurs semaines d’avance sur le calendrier agraire. L’olivaison cuvée 2011/2012 s’annonce, cependant, sous de mauvais auspices. «J’ai 50 années d’expérience dans l’oléiculture et aussi loin que peuvent remonter mes souvenirs, je n’ai jamais vu une succession d’olivaisons aussi catastrophiques», atteste un paysan d’Amalou, bien ferré sur la filière. «Même le phénomène d’alternance, qui veut qu’à une période de disette succède une autre période d’opulence n’opère plus», s’alarme un autre exploitant de Tazmalt, une région qui concentre à elle seul près du tiers du parc oléicole de la wilaya. Pour nos interlocuteurs, les retombées négatives du stress hydrique et de la canicule, qui ont régné en maîtres des céans durant de longs mois, sont bien tangibles : fructification clairsemée et baies ridées, à la limite de la plasmolyse. Mais, ce n’est pas tout. «L’impact des principales maladies affectant l’olivier n’est pas négligeable», affirme un oléiculteur de M’Cisna dans la daïra de Seddouk. Dans cette région où domine la variété «Azeradj», on note une infestation des fruits par le dacus (mouche à olive) et par la teigne, deux parasites qui se développent en dévorant la chaire des baies, induisant une baisse de la productivité. «Je pense que nous sommes bien partis pour pulvériser le record de la précédente campagne», ironise un propriétaire d’oliveraie d’Ouzellaguen. Une autre année de vaches maigres est donc en perspective et à l’issue de laquelle le prix de l’huile promet d’atteindre des sommets vertigineux. «Bien des marchands de cet oléagineux du terroir ont d’ores et déjà anticipé la tendance du marché en proposant une huile douteuse à 500 Da le litre», soutient un vieillard de Souk Oufella.
N. Maouche
