Pas moins de dix sept communications, réparties en trois séances, ont été prévues pour cette journée «Dialyse et la Transplantation» organisée par le service de néphrologie du CHU de Tizi-Ouzou.
Dans son allocution d’ouverture, le Pr Ziri, directeur général du CHU a mis l’accent sur la l’importance de l’organisation de tels événements, particulièrement cette journée d’information dont les objectifs sont aussi multiples qu’indispensables car, dit-il, «c’est un grand problème de santé publique en Algérie. C’est pourquoi une attention particulière doit y être portée afin de voir de plus prés cette problématique en s’intéressant, surtout, à la prise en charge des malades atteints d’insuffisance rénale, par la réduction de la dialyse péritonéale, la normalisation des séances de dialyse et l’amélioration des conditions d’accueil pour les malades!». Au niveau de l’institution qu’il dirige, le Pr Ziri rappelle «la création d’un deuxième centre de dialyse de 27 lits, l’augmentation du nombre de générateurs, qui passe de 14 à 28, et la réalisation de greffes rénales, qui demeure la meilleure option pour le malade». Cette maladie ne cesse d’augmenter d’année en année, tant à l’échelle nationale que locale. Le même intervenant annonce que «99 malades ont transité par le CHU en 2011». Les chiffres donnent des frissons, ainsi, dit-il, «557 admissions, 5681 journées d’hospitalisation, 4764 consultations spécialisées et …16081 séances de dialyse !». Cette politique de prise en charge des malades atteints d’insuffisance rénale s’inscrit dans une démarche de prise en charge globale. Pour concrétiser ces objectifs, il est nécessaire, souhaite le premier responsable du CHU, «d’améliorer les conditions d’hospitalisation et d’augmenter les capacités d’accueil». Aussi, il annoncera une information favorablement accueillie par l’assistance : «L’établissement a inscrit un projet de création d’une clinique du rein d’une capacité de 100 lits avec différentes unités, notamment de training à la dialyse péritonéale automatisée, d’auto dialyse, d’accueil et d’orientation des insuffisants rénaux, de consultations des diabétiques et de femmes enceintes présentant une complication rénale. Le tout pour réduire la progression de l’insuffisance rénale chronique terminale». Le volet formation n’est pas omis, «il faut former des professionnels et assurer une mise à niveau de la politique de prise en charge des malades», dira-t-il. Le directeur conclura par annoncer à l’assistance qu’une greffe rénale était en train d’être effectuée, en même temps que se déroule cette journée, sans donner d’autres précisions.
Le chef de service néphrologie du CHU de Tizi-Ouzou, M. A. Seba, a traité dans sa communication «Le programme dialyse péritonéale – Transplantation rénale». En spécialiste, mais aussi en face des malheurs des malades qu’il côtoie quotidiennement, il parlait avec passion: «La sensibilisation et l’information sont indispensables. La solidarité autour de ce mal est nécessaire afin d’apporter des solutions aux malades qui ont besoin d’être soulagés, ils 200 dialysés par an. Le rein assure plusieurs fonctions et si l’une d’elles n’est pas assurée, par exemple l’élimination des déchets, le malade sombrera dans le coma». Il a fait, ensuite, un bref historique sur cette maladie en citant les premières dialyses à Alger en 1973. «Depuis, les choses ont évolué. Le CHU de Tizi-Ouzou entreprend les premières séances de dialyse en 1985, puis la première greffe rénale en 2006. Le CHU a atteint un nombre de 60 greffes depuis 2006». Il exhorte la CNAS à se pencher sur le transport des malades concernés par la dialyse péritonéale (DP). Cette technique a débuté en Algérie en 1980 et évolue d’année en année. Il avoue que la plupart des décès étaient dus aux contaminations par des microbes. Les conditions ont changé et les responsables jugent que les résultats sont satisfaisants.
Pour le Dr A. Benziane du CHU de Béni Messous, «plus de 350 transplantations ont été opérées par le CHU de Béni Messous». Chez l’enfant, la transplantation lui assure une meilleure qualité de vie. Le profil des donneurs en TR en pédiatrie diffère d’un pays à un autre. Aux USA, par exemple, 43 % se font grâce à des donneurs encore vivants et 58 % par des reins recueillis de cadavres. En France, 10 % sur les vivants et 98 sur les cadavres. En Algérie, c’est cette deuxième catégorie de greffe qui fait grandement défaut. Les donneurs sont quasiment tous des personnes vivantes. «L’hémodialyse nécessite trois séances par semaine et une séance dure 3 à 4 heures », avance le Dr Boubechir. Le Pr Rayane, président de la Société algérienne de néphrologie est catégorique disant qu’ »il est indispensable, voire vital que des greffes soient opérées sur les cadavres afin de satisfaire les demandes. Nous menons des actions de sensibilisation autour des dons de personnes vivantes d’abord. En 20 ans, le nombre de dialysés a atteint des proportions alarmantes, 14 400 au niveau national. 7000 patients sont sur la liste d’attente pour une greffe rénale ! ». Ainsi, la solution est à trouver chez les … cadavres !
Arous Touil