Le massacre continue !

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Tizi-Ouzou, notamment ses périphéries, se mue en une décharge étendue à grande envergure.

Des déchets prolifèrent à vue d’oeil sur les bas cotés des routes. Un paysage désolant de déchets qui se disputent les bordures s’offre aux usagers, sans pour autant déranger qui que ce soit.

Il suffit d’un petit tour, en empruntant n’importe quelle chemin de la wilaya, pour s’imprégner de cette amère réalité. La Kabylie est sale et l’atmosphère y est polluée. La réalité du terrain est là et le prouve. Tout le long de la RN 12 jonchée de part et d’autres de détritus, de sachets noirs, et même de couleurs, volants, et de cannettes de toutes sortes en est une regrettable preuve vivante. Les bordures de la Nationale 72 menant du chef lieu de wilaya vers Makouda et Tigzirt, celles de la 25, et bien d’autres encore, sont toutes aussi « attrayantes. » Les chemins de wilaya ne sont pas en reste, à l’image du numéro 100 qui relie Tizi-Ouzou à Ouadhias via Beni Douala, du CW 174 qui traverse Ouaguenoun pour aboutir à Freha, du CW 182 qui longe Boghni… Le constat est pratiquement le même. Une image triste et déplorable qui interpelle les passants. Mais rien n’est fait. Ce paysage de dépotoirs et de poubelles qui ornent les bords de routes et des différents chemins fait fuir et accentue l’image malpropre de la wilaya. Au fil du temps et suite à la prolifération des déchets en tout genre, les espaces verts ont fini par capituler pour laisser place à ce panorama désolant. Les automobilistes y sont, bien évidement, pour beaucoup dans cet « outrage à la nature ». Même si, paradoxalement, ils sont les premiers à en être dérangés. En effet, par négligence, agrémentée d’incivisme, les citoyens n’hésitent pas une seconde pour se débarrasser de leurs poubelles sur les routes, parfois même sans prendre la peine de s’arrêter. En effet l’image de cet usager qui laisse tomber une canette de la fenêtre de son véhicule est fréquente, et passe presque pour un geste mécanique…normal. Elles ne sont pas rares non plus les scènes où un sachet de déchets vole de la fenêtre d’une voiture qui passe. Eventré (il finira par l’être avec le temps), le sachet étalera son contenu aux passants. Il y en a vraiment pour tous les produits et surtout toutes…les marques. Une collection que les automobilistes se font un malin plaisir à entretenir. Pour les propriétaires des terrains jouxtant les routes, mieux vaut ne pas prendre l’initiative de déposer sur son site une pancarte ou une quelconque enseigne sur laquelle serait griffonnée l’inscription « décharge interdite ». Cette dernière comme produit un effet contraire puisque bizarrement c’est là ou les décharges sont plus fournies. Pire, même les villes et les agglomérations n’échappent pas à cette règle de malpropreté. Faute d’organisation et de suivi dans la collecte, des déchets s’amoncellent continuellement sur les trottoirs des centres urbains, faisant ressembler ces derniers à des dépotoirs nauséabonds. Le pire dans tout ça, c’est que les endroits choisis par les citoyens, ou même par les autorités compétentes, pour faire office de dépotoirs momentanés ne sont souvent pas appropriés. Des déchets provenant des ménages, mais aussi des commerces, sont placés là causant ainsi une nuisance aux piétons et aux automobilistes, mais aussi à l’atmosphère et aux paysages qui se retrouvent altérés. Une image pas trop reluisante pour un chef-lieu de wilaya. Sans compter, bien évidement, les odeurs nauséabondes qui s’y dégagent. Les éboueurs ne sont sûrement pas à blâmer, eux qui ont leurs heures de travail, ils ne seront sûrement pas en mesure « d’examiner » tous les coins et recoins de la ville. Un peu plus d’organisation et de mise en place de sites appropriés auraient sans doute suffit pour parer à cela, avec bien entendu le concours de la population appelée à plus de civisme. Car ces quelques actions de volontariat diligentées par le premier magistrat de la wilaya, lui-même à travers le chef-lieu et d’autres daïras et communes ne suffisent pas pour entretenir le tableau auquel tout un chacun aspire. La ville de Tizi-Ouzou a d’ailleurs vite fait de revenir à ses vieilles habitudes et de retomber dans ses travers, celles de faire de chaque petit espace une décharge à ciel ouvert. L’opération de volontariat, qui devait en appeler d’autres pour mettre fin à l’anarchie régnante qui empoisonne le quotidien des citoyens et qui était dans un premier temps inscrite dans le cadre de la continuité du plan de lutte contre l’informel au niveau de la wilaya, n’a pas tenu la route. Au grand dam des citoyens qui voyaient à travers cette action une réelle avancée pour la région.

Tassadit. Ch.

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