Réputé pour ses prix abordables et à la portée des bourses modestes, ce marché accueille quotidiennement des centaines de citoyens, qui viennent de différents horizons pour s’approvisionner, mais également des dizaines de commerçants qui viennent étaler avec joie leurs marchandises.Cette année, et contrairement à la précédente où les prix des produits maraîchers étaient inaccessibles, la mercuriale semble se stabiliser. Mis à part la tomate, qui a dépassé les 50 DA, les autres produits sont proposés à des prix qui s’échelonnent entre 20 et 40 DA. Les mouvements de foules, et les va-et-vient des clients commencent généralement aux environs de 10 h. Alors que certains marchands ont déjà garni leurs étalages avec une nouvelle marchandise, d’autres viennent tout juste d’arriver et déchargent les caisses des camionnettes qui empruntent difficilement le petit chemin rétréci, pour stationner à proximité des baraques. Une demi-heure plus tard, c’est le coup de starter ! Contre toute attente, des processions de citoyens “envahissent” le marché.Des foules de personne de tous âges et de toutes les couches sociales s’entassent aux abords des étalages. Certains acheteurs font d’abord le tour du marché avant de mettre la main à la poche ; d’autres, par contre, ne rodent pas trop et font en vitesse leurs courses pour s’attaquer à autre chose. Un père de famille, la cinquantaine environ, estime que les prix sont raisonnables comparativement à l’année passée, “sincèrement les prix n’ont pas connu de grands changements, mais ils demeurent au-dessus de la moyenne pour les bourses modestes”. En effet, les prix affichés par les commerçants sont abordables et chacun peut y trouver son compte. La carotte est vendue à 25 DA. Les piments doux ou “brûlant” sont cédés à 40 DA et la pomme de terre à 20 DA, Son prix, disent certains, a chuté comparativement aux jours ordinaires. La courgette qui se présente toujours comme un légume qui se raréfie en cette période, est affiché à 45 DA, tandis que la salade (laitue) et le chou-fleur n’ont pas excédé la barre des 30 DA.Au fil des heures, les foules se renforcent davantage et, maintenant, il faut jouer des coudes pour se frayer un chemin et faire sa commande au marchand. Les cris intarissables des commerçants et les voix élevées de clients qui s’interrogent sur la qualité et les prix se conjuguent et s’harmonisent pour former une sorte de mélodie très audible, typiquement ramadanesque. La concurrence entre ces marchands s’accentue de plus en plus l’après-midi, et chacun d’eux s’évertue à vendre sa marchandise. Un peu plus loin, c’est les vendeurs de vêtements. Les lieux sont déserts et les vendeurs crispés : ce n’est pas encore l’Aïd. Du côté des bouchers ce n’est également le grand engouement. Les prix de la viande rouge qui a connu une hausse de 100 à 170 DA, a contraint beaucoup de ménages à opter pour la viande congelée. Celle-ci est vendue à 430 DA le kilo pour l’ovine et 350 pour la bovine. “La viande fraîche enchaîne-t-elle a pris l’ascenseur à la veille du mois sacré. Elle est affichée à 700 DA pour l’agneau et 600 DA pour le veau.”
Les chérubins se mettent de la partieAu centre-ville, se sont les enfants de douze à quatorze ans qui trimbalent des caisses remplies de galettes préparées à la maison. Ils occupent les trottoirs à proximité des boutiques et exposent à même le sol les produits. pour ce mois tout est permis.Même les propriétaires des magasins, qui d’habitude enclenchent des rixes avec les petits commerçants, ferment l’œil durant ce mois. Samir vient, tout juste d’arriver. Accompagnée de sa petite sœur de sept ans, il “tâtonne” le terrain pour s’y installer. Il est 15 h Alors que les vrais commerçants commencent à charger les camions pour partir, le bambin cherche difficilement une place pour étaler sa caisse pleine de galettes. “C’est mon père qui m’a demandé de vendre ces galettes que ma mère prépare”, dira-t-il. c’est pour apprendre l’école de la vie, c’est le conseil de mon père”, ajoute Samir. Comme lui, il y a des dizaines de potaches qui saisissent l’occasion, pour se faire de l’argent de poche. Samir semble se plaire dans le monde du commerce.Interrogé, justement sur l’école, ce dernier n’a pas hésité un instant pour nous lancer : “L’école n’est pas faite pour moi et mes semblables. Le début était très difficile mais maintenant je n’ai aucune gêne de croiser ou de vendre devant mon maître d’école”, enchaîne l’enfant avec un air plutôt fier. Il est 17h et tout le monde presse le pas. Certains font la queue devant les boutiques de la Zalabia. Cette année, il ne sont pas beaucoup à investir dans ce créneau. Certains commerçants évoquent la cherté de ses composants telle le sucre qui a connu une nette augmentation ces derniers mois.
M. Aït Frawsen
