La santé au point mort

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La commune d’Ighram compte parmi les circonscriptions les plus mal loties en matière de santé publique. L’insuffisance de la couverture sanitaire y est unanimement décriée. Dans certains villages comme Tighilt Mekhlouf, Azzouna ou encore Ath Amar Ouzeggane, il n’y a pas l’ombre d’un toubib ou d’une structure de santé à une dizaine de km à la ronde. «Les familles qui ont un malade chronique ou une femme enceinte n’ont pas intérêt à résider dans ces patelins reclus et enclavés, car en cas d’affection sévère, le malade aura tout le temps d’agoniser et même de mourir au cours de son évacuation», affirme un citoyen du village Tighilt Mekhlouf. Et de renchérir : «Il y a eu même des femmes qui ont accouché chemin faisant». Les habitants du village Tazaghart sont, eux aussi, revenus de leurs illusions, après avoir vainement attendu l’ouverture de la salle de soins, construite en 1995 au profit du village. Depuis, la structure est restée un lieu fantôme, livrée à la patine du temps. «Non seulement on n’a pas ouvert la salle de Tazaghart, mais on a procédé à la fermeture des salles de soins implantées à Tizi Maâli et Tighil Mekhlouf», s’offusque un élu de l’APC d’Ighram. Pour l’heure, seules les salles de soins des villages Ighil Nacer, Taslent ainsi que celle du chef-lieu communal continuent de fonctionner. «Il y a des prestations en matière de soins infirmiers et des consultations en médecine générale et en stomatologie à raison de 2 à 3 jours par semaine», nous dira le P/APC, M. Ibaliden. «Même les praticiens privés dont la présence sur le territoire de notre circonscription aurait pu soulager quelque peu la défaillance du service public, sont aux abonnés absents.

Ils préfèrent céder à la logique rentière en s’installant à Akbou», souligne un commerçant du chef-lieu communal. Et à un autre citoyen du village Adassi de faire chorus : «Un seul et unique médecin pour 12 mille habitants, c’est plus que dérisoire.

Nul besoin de détenir la science infuse pour comprendre la désertification de nos campagnes».

N. Maouche

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