Si les déplacements vers Béjaïa s’allègent de plus en plus grâce à la nouvelle gare routière, il est loin d’être le cas à la commune de Boudjellil, une localité sise à 90 km du chef-lieu de wilaya, où les habitants souffrent du manque et du désordre en matière de transport. Au carrefour d’Allaghen, soleil de plomb ou pluies diluviennes, les fourgons de transport assurant la liaison Akbou-Allaghen-Boudjellil ne démarrent qu’après une heure d’attente. A l’intérieur du bus, les voyageurs s’entre-collent et le jeune receveur utilise généralement l’un des usagers pour lui ramasser ses pièces sans les tickets de transport, bien évidemment.
Comme divertissement, on passe ces quelques 5 km séparant les deux villes en écoutant des discussions amusantes entre jeunes et vieillards. Quand on aborde ce sujet au village, les uns signalent un déficit en matière de bus garantissant cette ligne et les autres évoquent l’absence d’un contrôleur qui déterminera les heures de départ et qui peut ainsi sanctionner et appeler à l’ordre ceux qui ne respectent pas ce code.
Vu que les deux explications sont à grande partie justes, les transporteurs de la commune de Boudjellil continuent de déterminer à eux seuls les normes de ce commerce et les citoyens, de leur part, continuent de subir leur dictat.
M. S.