“La période de transition est porteuse de crises sociales et politiques”

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C’est avec la pédagogie de l’ancien professeur qu’il a été que le ministre de la prospective et de la statistique, Hamid Abdennour Temmar, a animé la conférence qu’il a donnée à l’auditorium Aboudaou de l’université Abderrahmane Mira de Béjaia dans la matinée d’hier.

Outre la présence du wali, du recteur de l’université l’assistance était constituée d’enseignants universitaires, d’étudiants, d’élus locaux et de membres de la société civile venus en nombre pour écouter celui, que l’on a toujours taxé d’ultralibéral, développer le principe de la transition de l’économie émergeante : cadre d’analyse et cadre politique qui n’est autre que le titre de l’ouvrage que vient de publier l’orateur qu’il s’empressera d’ailleurs de proposer à la lecture aux intellectuels notamment les professeurs, les maîtres de conférence et les étudiants pour lesquels s’adresse cet ouvrage. C’est carrément la promotion de son ouvrage qui lui a demandé un quart de siècle de recherches, de voyages et d’écriture comme il tiendra à le souligner, qu’il fera devant cette assistance. Ce travail,qui s’appuie sur la propre expérience de l’auteur en matière de gestion,analyse les stratégies et modèles appliqués dans différents pays dans le monde pour conclure que la théorie des institutions, à savoir la gestion étatique n’a pas réussi, ce qui a fait que l’Algérie ait suivi en optant pour l’ouverture de l’économie libérale car la notion d’indépendance économique quand elle est prise comme stratégie de développement complète s’avère un mythe ruineux et illusoire rappellera le ministre. C’est la fin de la thèse du centre de la périphérie telle qu’énoncée au cours des années 70/80, qui a poussé à la généralisation de la liberté économique, la globalisation, l’utilisation des technologies nouvelles de l’information et la haute compétitivité qui en découle lesquelles ont agi comme un levier puissant d’adaptation des économies dans le monde et particulièrement dans la plupart des pays émergents. L’orateur insistera sur le fait que la mondialisation est un processus en évolution et non un modèle donné étant plutôt un phénomène économique multidimensionnel complexe en pleine évolution. C’est, selon ce dernier, la période 1980/1990 qui constitue la période charnière durant laquelle la géo-économie du monde s’est redessinée. La banque mondiale a ainsi introduit le concept d’économie en transition laquelle désignait le passage d’un système de parti unique et de gestion étatique planifiée et centralisée vers un nouveau système de liberté économique avant qu’il ne soit généralisé pour signifier le passage d’un stade de développement insuffisant à celui de développement avancé et de croissance endogène. Là il s’attardera sur ce chapitre en faisant remarquer que l’économie algérienne ne fonctionne que par la rente pétrolière entrant donc dans un schéma d’une croissance exogène alors qu’il faut pour tout pays assurer sa propre production pour arriver à une croissance endogène. Ainsi donc, la stratégie de changement devra se réaliser sur plusieurs plans, à partir de plusieurs points d’attaque en même temps. Le phénomène de l’hystérèse conduira selon le pays à l’émergence d’un appareil de production viable. Bien entendu, le conférencier rappellera que la période de transition laquelle est très lente en Algérie est une période structurellement hybride, de confusion et d’ambivalence doctrinale, porteuse de menaces et de crises sociales et politiques qui doivent être interprétées comme des signes d’évolution. La mise en place de conditions de stabilité et de cohésion sociale de l’ensemble du corps social et économique est une condition dirimante de la croissance économique mais la transformation du cadre de fonctionnement de l’économie nationale est par définition porteuse de déstabilisation. En un mot, le ministre dira qu’il faut changer le système puis relancer l’appareil de production pour atteindre l’objectif stratégique de développement en mettant nos économies en condition d’efficience et nos entreprises en condition de compétitivité internationale.

A . Gana

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