Les premières neiges arrivent !

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C’est un événement loin de passer inaperçu étant attendu avec impatience par la population, en particulier les agriculteurs.

Cette première chute de neige constitue depuis la nuit des temps un «baromètre prévisionnel» non trompeur quant au taux de pluviométrie à venir dont dépendrait le rendement de l’agriculture, notamment la céréaliculture sachant qu’en cette période de la 2e décade de décembre, la campagne des labours/semailles tire à sa fin et que la prochaine récolte dépendrait des conditions atmosphériques, soit du taux et de la période de la pluviométrie. Dans la région de M’Chedallah, nos ancêtres se basaient sur la première chute de neige pour en être fixés sur le rendement de la récolte a venir : quand la neige recouvre uniquement la partie rocheuse du sommet de Tamgout à partir du lieudit Imghouzen, ils l’interprètent comme étant un signe d’une faible pluviométrie défavorable à l’agriculture et au rendement, ce qui les amène aà économiser sur les provisions des céréales et de l’huile, en réduisant les rations pour éviter de se laisser surprendre par la famine. Par contre, quand cette première tempête de neige touche la partie boisée de ce sommet, jusqu’à Thala Rana, Idhkhou et Izirouel, c’est un signe annonciateur d’une bonne pluviométrie durant les mois à venir et que la récolte permettrait à chacun de manger à sa faim. La coutume veut que dans ce 2e cas rassurant, l’on égorge des poules dans chaque chaumière pour fêter l’événement, un sacrifice pour remercier les forces divines. Pour cette année, si l’on se base sur cette expérience plus que millénaire de nos aïeuls, une bonne pluviométrie est prévisible durant l’hiver et le printemps, soit durant les saisons propices aux prochaines récoltes, sachant que toutes les parties boisées évoquées ont été recouvertes par une bonne couche de neige. C’est ainsi que les citoyens de la région de M’Chedallah ont été agréablement surpris ce dimanche matin en découvrant le sommet de Tamgout resplendissant revêtu de son manteau d’apparat, éclatant d’une lumière vive en accrochant les rayons de soleil, plongeant toute la région dans une clarté fantastique presque irréelle. La surprise tire son origine du fait que rien n’annonçait cette importante tempête de neige survenue dans des conditions tout à fait nouvelles, en l’absence de perturbations habituelles fort apparentes tel que de violentes bourrasques de vent, tonnerres et baisse sensible des températures ; rien de tout ça. Cette année elle est arrivée sans crier gare ni s’annoncer pour créer une agréable surprise générale, notamment à Saharidj, village positionné aux premières loges pour admirer de plus prés cette beauté grandeur nature. Nul besoin d’être fin observateur pour se rendre compte et s’apercevoir que même les humeurs ont subi une spectaculaire métamorphose et que la joie était au rendez-vous ce dimanche matin à Saharidj, elle se lisait sur tous les visages même des plus refermés. Dans l’après midi, c’est une véritable ruée qui s’est produite vers ce sommet. Motos, autos ou piétons, tout le monde accourt sur ces hauteurs pour accueillir cette première neige pleine de symboles et entourée de tout un mythe d’autant plus que la route qui y même (RN30) a bénéficié d’une opération de modernisation réceptionnée il y a un mois à peine et que la neige est arrivée durant la première semaine des congés d’hiver, au moment où des milliers de personnes entre étudiants, enseignants et fonctionnaires de l’enseignement sont libres de leurs mouvements et qu’une randonnée récréative dans la nature enneigée ne se rate pas.

La nouveauté cette fois est que la plupart des automobilistes se font accompagner de leurs familles qui s’en donnent à cœur joie. Le moins que l’on puisse dire est qu’en cet après-midi du dimanche, la montagne enturbannée grouille d’un monde multicolore et joyeux créant une animation particulière sur ces hauteurs au paysage féerique.

Oulaid Soualah

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