La direction des transports assiégée par les fourgons de Boghni

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Les transporteurs assurant la liaison entre la ville de Boghni et le chef-lieu de la wilaya ont tenu un sit-in, hier devant le siège de la direction des transports de Tizi-Ouzou et ce, pour contester la décision de leur délocalisation de la station jouxtant l’ancienne gare routière.

En effet, après leur regroupement, dés l’aube à Boghni, les propriétaires de fourgons ont pris le départ, en cortège, vers la ville des Genêts avec pour objectif, tracé lors de leur réunion tenue avant-hier soir, de fermer la direction des transports jusqu’à satisfaction de leur revendications par la tutelle, une action qui a été ensuite annulée par les transporteurs.

Ces derniers se sont alors contentés d’observer un sit-in, en mi-journée, devant ladite direction, bloquant la structure et ne cédant le passage que pour les employés.

Notons que des représentants des transporteurs ont été  » reçus par le directeur par intérim, M. Aït Youcef Samir, en présence d’un représentant des forces de l’ordre « , selon un membre de la délégation. Ce dernier a affirmé qu’ »On a fini par nous autoriser à reprendre le travail, mais en dehors de notre station  » ajoutant que l’intérimaire du directeur des transports leur a déclaré que « la décision de revenir, ou non, à la station jouxtant l’ancienne gare routière ne lui revenait pas, et il faudrait y impliquer plusieurs parties dont le P/APC, le chef de daïra, la sûreté de wilaya ainsi que le directeur des transports. Et c’est pour cette raison qu’un rendez-vous nous a été donné pour une réunion pour se pencher sur le problème soulevé « . Il est à souligner que les transporteurs ont été interdis d’accéder à leur station habituelle, dés les premières heures de lundi dernier. Une décision qui semble les avoir surpris, puisque selon eux,  » aucun préavis ne leur a été adressé « . D’un autre côté le directeur des transports, M. Rezig, que nous avons joint par téléphone, nous a affirmé que  » ceci est une décision irrévocable et ces transporteurs doivent quitter le centre ville au même titre que les autres fourgons des autres localités « . A propos de cette décision, les transporteurs jugent, par le biais de leurs représentants, que  » cela est injuste, puisqu’on nous avance qu’on a besoin de cet endroit pour autre chose, pourquoi uniquement nous. On se demande pourquoi on n’attend pas à ce que cela soit fait par tout le monde sans exception, pour être au même pied d’égalité ? « . Il est à souligner, également, qu’à l’issue de leur rencontre de lundi avec les représentants de leur tutelle, des lieux de stationnement ont été proposés par cette dernière, mais les transporteurs les ont refusés parce que ça ne les arrange pas, selon leurs dires.

Selon un délégué des transporteurs, lui et ses camarades ont failli accepter un des endroits proposés, situé au quartier sud ouest qui leur paraissait idoine, mais ils se sont rétractés après s’être rendus compte de son isolement. Il est à souligner, en fait, que les transporteurs tiennent à leur retour à leur station et n’éloignent pas un  » éventuel recours à d’autres actions, au cas où les autorités décident de maintenir la délocalisation après la rencontre d’aujourd’hui « . Il est à rappeler, aussi, que les taxieurs qui avaient, rappelons-le, rejoint leur ancienne station face à l’ancienne gare routière, ont fini par rejoindre, à nouveau, la nouvelle gare de Bouhinoun, et ce au cours de la même journée de lundi. A signaler, enfin, que c’est toujours les citoyens qui sont les plus touchés par ces décisions de délocalisation que la direction des transports a prises jusqu’à présent et, surtout par ce bras de fer interminable entre les transporteurs et leur tutelle. Après la délocalisation des bus vers la nouvelle gare de Bouhinoun, les taxis ont, à leur tour, été transférés à l’intérieur de l’ancienne gare, pendant la période de la grève des transporteurs par bus qui a duré 48 jours. Des décisions et des délocalisations, qui n’engendrent que des désagréments au citoyen. Et celui de Boghni n’en est pas épargné.

Rachida Selmani

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