Benidjaâd, dans la commune d’Amalou, est un beau village qui charme les visiteurs avec ses paysages enchanteurs à couper le souffle qui s’ajoutent à son ancien bâti composé de maisonnettes détruites pour la plupart par l’armée coloniale durant la guerre de libération nationale. Certaines tiennent encore le coup malgré les vicissitudes du temps passé et côtoient un nouveau bâti composé de maisons pavillonnaires à la beauté ensorcelante. 50 ans après l’indépendance, ce village porte encore les séquelles béantes laissées par l’armée coloniale. Beaucoup de scénaristes ont choisi ce haut lieu fait d’armes pour tourner des films dont deux sont en plein tournage en ce moment. Ce village était durant la guerre de libération un ancien Pc de commandement de la wilaya III historique où était installé un tribunal de guerre. Maintes fois bombardé par l’armée française, sa population fut délocalisée vers le village de Seddouk Ouadda pour couper les vivres aux Moudjahiddine. A l’indépendance, la misère planait sur ce village, ce qui a fait fuir les habitants vers d’autres cieux, à la recherche d’une vie décente. Du sauve qui peut vers la France ou les grandes villes du pays. Beaucoup avaient choisi la ville de Seddouk pour être proches de leurs terres afin de leur assurer l’entretien en attendant d’y retourner un jour, quand la vie serait meilleure. Aujourd’hui, il en reste quelques 1 000 âmes qui vivent mieux, information donnée par un habitant. «Même si l’eau que nous sert la commune à partir des forages de l’oued Soummam est salée, nous nous contentons du forage réalisé dans le village par l’APC. Son eau est transférée vers le château et coule en permanence dans l’ancienne fontaine publique qui a été rénovée à cet effet il y a quelques années. Aussi, nous apprenons que l’eau du barrage de Tichy Haft coulera bientôt de nos robinets. Ces derniers temps l’APC s’est occupée de notre village en bétonnant toutes les ruelles et placettes et en réparant l’éclairage public. Les deux routes d’accès au village seront incessamment bitumées. Nous avons gagné la bataille du transport avec deux bus faisant des grandes lignes. L’un fait chaque jour un aller-retour sur Alger et un autre sur Sétif. Nous ne pouvons pas dire que nous avons tout car il nous manque encore des infrastructures de base à réaliser, à l’instar d’un centre de soins car pour le moment, pour une injection ou des soins infirmiers, le malade se déplace à la policlinique de Beni Maouche. Par ailleurs, comme nous vivons en haute montagne, à quelque 900 mètres d’altitude, le froid plane en hiver à Benidjaâd, ce qui raréfie la bouteille de gaz. Comme la conduite principale de gaz de ville du projet d’alimentation de la commune de Beni Maouche passera à côté du village, nous avons de fortes chances que notre bourgade soit concernée, elle aussi, par l’alimentation en gaz de ville», a déclaré notre interlocuteur. Le village de Benidjaâd a tendance à être doté de toutes les commodités qui amélioreraient considérablement le cadre de vie des résidents, et ce n’est que justice rendue à une population qui a consenti de grands sacrifices durant la guerre de libération en donnant de lourds tributs en vies humais et en matériels.
L. Beddar
