Le grand romancier britannique d’origine indienne, a rendu hommage dans son nouveau roman à l’écrivain Tahar Djaout. Salman Rushdie estime que Djaout, premier journaliste algérien assassiné par les terroristes islamistes est l’un des plus brillants romanciers algériens francophones. Dans son dernier roman, qui vient de paraître en éditions françaises chez Plon, et intitulé “Shalimar le clown”, Salman Rushdie consacre tout un passage à Djaout, sans le citer bien sûr nommément. En effet, un personnage du livre n’est autre que le poète d’Azeffoun que l’autre décrit comme un écrivain assassiné par des musulmans. Les assassins le décrivent comme un impie, un écrivain blasphémant Dieu qui a vendu son âme à l’occident et qui parle français. Salman Rushdie décrit avec exactitude, dans son roman, la scène de l’assassinat de Tahar Djaout à Alger : un homme est venu vers lui dans un parking et l’a abattu. L’auteur britannique a changé les dates car Djaout a été assassiné plus récemment que dans ce roman.Salman Rushdie a participé à un reportage consacré à Djaout car, dit-il, ces agressions sont relativement fréquentes et que beaucoup de gens sont tués comme ça dans le monde. A propos de l’islam, Rushdie estime que l’islam de la concorde a existé de par le passé et qu’actuellement, nous traversons les pires moments de l’Histoire de l’Islam “comme si les pires voix étaient les seules que les gens pouvaient entendre. Cela n’a pas toujours été le cas et, espérons-le, ne sera pas toujours le cas”. Pour cet écrivain, ce n’est pas seulement les relations entre “Islam et Occident” qui sont mauvaises, mais aussi à l’intérieur de l’islam, pour les gens qui sont oppressés par les extrémistes.A propos de l’effet qu’a eu la Fetwa prononcée contre lui suite à la parution de son roman “Versets sataniques”, Salman Rushdie a indiqué que cela l’a rendu plus déterminé que jamais à continuer comme il l’avait toujours fait, suivre sa propre route : “Je ne voulais pas écrire de livres sur la fatwa ; ni effrayants, ni sensationnels, ni prudents, ni autocensures, ni de circonstance. Simplement continuer à être l’écrivain que j’ai toujours été. Mais, bien sûr, si quelque chose d’important arrive dans la vie d’un auteur, ça l’affecte.”
Aomar Mohellebi