La plupart des huileries de la daïra ont ouvert leurs portes et ont commencé l’opération de trituration de la maigre récolte de cette année, dont heureusement le rendement est au niveau maximal, sinon record.
Que ce soit à Ighrem, Thamourth Ouzemour ou Ahnif, pour ne citer que celles-ci, d’où nous avons eu des informations concernant le rendement par l’intermédiaire de propriétaires d’oliveraies, il a été enregistré selon eux, un rendement qui varie entre 19 et 23 litres au quintal. Un rendement qui peut être qualifié d’exceptionnel comparé a celui de l’année passée situé entre 12 et 16 litres le quintal, maximal. Ce rendement fort appréciable est expliqué par des spécialistes en la matière par le fait que cette année la récolte est au plus bas, mais en contrepartie, le calibre des grains d’olives a gagné en volume à cause de l’épaisseur fort remarquable des chaires productrices d’huile prises entre la peau et le noyau. Ce calibre lui-même s’explique par le fait que l’olivier qui produit habituellement entre 2 et 3 quintaux n’a donné cette année pas plus de 50 Kg, sinon moins, d’où cette grosseur importante des grains suffisamment alimentés par l’arbre mère. En effet, à l’inverse des années précédentes ou en cette période les plateformes de stockage, dont se dote chaque huilerie, regorgent de tas d’olives dont chacune dépasse les 20 quintaux, ces aires de stockage cette année sont presque vides, les quantités ramassées par chaque propriétaire d’oliveraies sont si faibles qu’elles sont gardées dans des sacs en jute et déposées dans un coin attendant l’écrasement et le pressage. Jusqu’à l’habituelle animation de ruche et le va-et-vient des citoyens, qui tournent autour de ces huileries sans interruption du début jusqu’à la fin de la saison, n’est pas au rendez-vous cette année. D’autant plus qu’aussi faible soit la récolte, la campagne de ramassage n’est pas encore terminée. Les citoyens ont retardé au maximum le démarrage de l’opération de ramassage, pour permettre à l’insignifiante récolte de consommer la totalité du processus de maturité qui tire à sa fin aux environs de la mi-décembre. Cela, en vue de tirer le maximum de rendement, en raison du réchauffement climatique inhabituel durant cette saison. Le rythme de ce processus de maturité s’est accéléré pour ne pas dire qu’il a brûlé les étapes et que les grains ont commencé à tomber bien avant terme. Leur chute a été précipitée par les perturbations climatiques et les bourrasques de vent de ce mois de décembre ; ce qui rend la tâche difficile à ceux qui interviennent dans cette activité dont le recourt aux filets à récoltes, n’est plus nécessaire. Les paysans et leurs familles s’attèlent au ramassage grain par grain dans une pénible position (accroupis), ceci en plus des épines qui égratignent la paume des mains et du verglas qui engourdit les doigts. Sur un autre volet, il est à noter un net recul des accidents liés a cette activité par rapport aux années précédentes, selon une source proche des urgences de l’EPH de M’Chedallah, qui évoque un seul cas enregistré jusqu’à présent. Une baisse sensible d’accidents qui s’explique par deux raisons. La première étant que la faible récolte ne nécessite pas une main d’œuvre nombreuse, par conséquent entraînant une nette baisse des intervenants contrairement aux rushs habituels sur les oliveraies des années précédentes. L’autre raison est le fait que la plus grande partie des olives s’étant détachée avant terme est tombée sous les oliviers et ramassée par terre sans être obligé de monter sur les arbres, les quelques grains restés sur les branches sont gaulés. Notons pour conclure que le rendement record de cette année compense un peu la faible récolte. Ils seront malgré tout, nombreux à goûter à l’agréable saveur de la nouvelle huile fraîche.
Oulaid Soualah

