De jeunes fellahs attendent leurs génisses depuis… 2006

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La commune de Benidjellil située en haute montagne est une région enclavée n’ayant comme activité économique que l’agriculture.

Pour cela, beaucoup de jeunes ont, pour s’insérer dans la vie active, choisi d’être fellahs pour continuer à travailler ou à mettre en valeur les terres léguées par les parents. Selon l’adjoint maire Cheurfa l’Hachémi, plus d’une vingtaine d’entre eux espéraient créer leurs propres entreprises agricoles et par manque de moyens, ils ont formulé depuis l’année 2006 des dossiers complets à qui de droit, qui pour avoir des génisses d’élevage, qui pour avoir des brebis d’élevage. Mais l’ironie du sort fait que les services concernés n’étaient pas à leur écoute et pour preuve aucun d’entre eux n’a encore concrétisé son projet. «Six jeunes fellahs ont opté pour l’élevage de génisses. Ils ont formulé des demandes en bonne et due forme pour acquérir chacun 3 génisses. Mais quand ils étaient appelés en 2010 pour l’enlèvement de leurs quotas, ils étaient vraiment abasourdis en voyant que s’étaient des génisses sauvages de l’est algérien, impossibles à maîtriser. Ils n’ont pas admis une telle arnaque en renonçant à les prendre. Ce sont des génisses sauvages qui ne valent pas deux sous au marché et qui sont vendues pour les bouchers. Aujourd’hui, les six fellahs supplient les services concernés à leurs donner des génisses d’élevages dignes de ce nom, car leur but est de créer des unités d’élevage. Ils sont même prêts à mettre la main à la poche pour financer le surplus d’argent, pourvu qu’ils acquièrent un cheptel pour rentabiliser leurs efforts et contribuer au développement de l’économie nationale en lait, un produit importé avec des devises fortes. Si l’on s’en tient à cela, 22 autres jeunes fellahs ayant crée leurs propres exploitations d’élevage ont formulé des demandes en 2006 pour acquérir chacun 10 brebis et 2 béliers. Leurs demandes moisissent quelque part dans un bureau et ces jeunes ne savent pas à quel saint se vouer pour qu’une réponse leur soit donnée après 6 ans d’attente. Quand ils sauront que leurs demandes n’étaient pas retenues, ils chercheront une autre activité pour s’insérer», a-t-il expliqué.

L. Beddar

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