Les transporteurs assiègent la daïra

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«Nous sommes des citoyens de Boghni et le chef de daïra est notre responsable local, il a certainement son mot à dire à propos de notre problème, c’est pourquoi nous ne demandons que son appui pour faire accélérer la procédure d’annulation de l’arrêté visant notre délocalisation que nous continuons de qualifier d’injuste et de méprisante.»

Une autre action de protestation qui a pour but d’inciter les autorités locales à se pencher sur leur problème de station, soulevé au niveau du chef-lieu de wilaya, a été menée hier pour la seconde fois en l’espace de quatre jours, par les propriétaires de fourgons assurant la liaison entre la ville de Boghni et celle des genêts. Les protestataires qui, rappelons-le, dénoncent leur délocalisation de la station jouxtant l’ancienne gare routière, ont en effet, assiégé le siège de la daïra de Boghni avec leurs fourgons, pour demander l’intervention directe des autorités de la région, notamment le chef de daïra, quant à leur revendication qu’ils jugent «des plus justes et légitimes». Une revendication sur laquelle «la direction des transports ainsi que les autres parties concernées, n’a pas tranché et qu’en reporte à chaque rencontre, alors que nous chômons depuis plus d’une semaine», déplorent-ils. Il est à signaler que les transporteurs ont pris cette décision de fermer le siège de daïra, suite à leur déception selon les dires de leurs délégués, quant au résultat de la rencontre d’hier avec le premier responsable du secteur des transports de la wilaya. Ces délégués affirment qu’«au moment où nous attendions à ce que le directeur nous remette la réponse favorable quant au choix que nous lui avions transmis, concernant un arrêt aux environs du quartier dit sud ouest, il nous a renvoyé encore une fois en nous demandant d’attendre à peu prés un mois. Soit, le temps d’aménager un autre arrêt aux environs d’Anar Amelal comme station pour tout le monde». Et ce, tout en «refusant la deuxième proposition, au niveau du sud ouest, de même c’était prévu qu’on procède à mesurer le lieu et limiter l’arrêt à ce niveau dimanche, chose qui a fini par être refusée par la suite». Une réponse qui ne semble pas être attendue par les transporteurs, c’est du moins ce que l’on peut constater de la déclaration. «Le directeur n’a pas tenu sa parole», faite par ces derniers, au représentant de la sûreté de daïra. Ce dernier tout en essayant raisonner les transporteurs et de les convaincre sur l’inutilité de radicaliser leur action au niveau de la daïra, puisque selon ses dires, il s’agit d’un problème posé au niveau du chef-lieu de wilaya. «Nous sommes des citoyens de Boghni et le chef de daïra est notre responsable local, il a certainement son mot à dire à propos de notre problème, c’est pourquoi nous ne demandons que son appui pour faire accélérer la procédure d’annulation de l’arrêté visant notre délocalisation que nous continuons de qualifier d’injuste et de mépris», affirment les délégués des transporteurs en guise de réponse au représentant de la police. C’est ainsi et en maintenant la fermeture de la daïra jusqu’à ce que son premier responsable agisse à leur égard. Ce dernier a fini par inviter la délégation des transporteurs à une rencontre. Ces derniers de leur côté ont accepté de céder le passage, qui n’a été permis les premiers moments que pour quelques fonctionnaires. Notons qu’ils ont pris part à cette réunion avec le chef de daïra, son secrétaire général, ainsi que les représentants de la sûreté de daïra. Le premier responsable a enfin contacté les parties concernées par le dossier des transporteurs notamment à l’APC, la daïra de Tizi-Ouzou ainsi qu’à la direction des transports. «La reprise de travail temporairement, au niveau de la station habituelle, en attendant l’aménagement d’une autre, qui nous regroupera avec les autres transporteurs d’autres régions», a été l’issue de cette rencontre a avancé le délégué des transporteurs. Il est à signaler enfin que ces derniers ont donné l’ultimatum jusqu’à la fin de la journée d’hier pour qu’une décision officielle leur soit remise, en guise d’«assurance que nous ne serons pas chassés par les forces de l’ordre au chef-lieu, pendant cette période transitoire», ajoute le même délégué des transporteurs. Il est important de dire enfin que ce qui compte le plus, c’est qu’au moins les citoyens, qui sont pris en otage par ce bras de fer, puissent retrouver aujourd’hui le transport vers la ville des genêts, après avoir passé un calvaire pendant une semaine durant laquelle ils ont été contraints d’embarquer vers la nouvelle gare de Bouhinoune, avec tous les désagréments, perte de temps et d’argent, comme chacun en fait l’amère expèrience.

Rachida Selmani

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