“Le citoyen otage entre l’élu et l’administration”

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« En principe, l’élu est l’émanation de la volonté populaire, notamment pour celui qui est appelé à gérer une collectivité locale, ce qui sous-entend, au moins, le respect de ses prérogatives, celles prévues dans les textes. Or, ce que nous constatons est loin de répondre à ce que la population attend de ses élus, en raison, je crois, de cette bipolarité instaurée entre l’élu et l’administration. Cette dernière au lieu d’offrir aux assemblées élues les moyens matériels et juridiques pour la concrétisation des programmes de développement, s’érige en tutelle, planifie et décide pratiquement de tout. Cela n’enlève en rien la responsabilité des élus sur certains manquements, notamment lorsqu’il s’agit de la définition des priorités et de la mise en place d’une politique de développement. Mais, d’un autre coté loin des interprétations qui font de l’administration un ennemi, il faut dire que la gestion des problèmes, en recourant à la rue, est un mode de comportement, qui s’illustre d’ailleurs par la fermeture des sièges de mairies et de daïras, n’est qu’un moyen pour discréditer les élus. Sinon, quoi de mieux que de planifier en coordination le développement tant recherché. Sur un autre plan, il faut bien que les décisions et les délibérations des élus soient respectées, d’autant plus que, dans beaucoup de cas, elles ne sont ni approuvées, ni applicables. Ce qui a amené beaucoup d’élus à être découragés et à n’assurer que le minimum, loin des espérances des administrés. En fait, le nouveau code communal n’a rien changé à la situation des maires et de ses élus, tant que le duel entre l’administration et l’élu reste d’actualité avec cette fausse note que le citoyen ignore tout de cette situation, ce qui semble le mettre en otage, entre deux visions différentes, celles des élus et celle de l’administration »

Propos recueillis par M.F

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